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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Musée de Montmartre. Exposition Le Surréalisme au féminin ?

    L'affiche laisse espérer de belles découvertes et un voyage dans un mouvement foisonnant et briseur de frontières. Un voyage au féminin car les mâles surréalistes sont si connus et reconnus qu'on imagine mal une exposition ayant pour titre "Le Surréalisme au masculin".

Nous pouvions penser qu'enfin une injustice serait désignée et que nous allions remettre les montres, qu'elles soient molles ou non, à l'heure.

Dorothea Tanning. Un tableau très heureux. 1947

Dorothea Tanning. Un tableau très heureux. 1947

    Hélas il faut bien le dire, si le parcours est pédagogique et ne manque pas de panneaux explicatifs un tantinet rébarbatifs, l'éclatement, la dispersion sont au rendez-vous.

La matière était trop riche et la cinquantaine d'artistes retenues trop nombreuses pour que la rencontre avec elles puisse vraiment se faire.

Dora Maar. Les yeux. 1932-1935

Dora Maar. Les yeux. 1932-1935

   Précisons que l'exigüité du musée est peu adaptée aux grandes expositions (bizarrement la plus grande salle, celle du rez-de-chaussée est consacrée à une autre exposition).

Les grandes œuvres féminines, les chefs d'œuvre reconnus sont absents. Question de format sans doute et de budget peut-être. 

Rita Kernn-Larsen. 1930-1939

Rita Kernn-Larsen. 1930-1939

    Nous trouverons beaucoup de petits cadres, petites photos, petits dessins.... et peu de grandes toiles. Nous sommes prévenus il est vrai dès le palier. Je cite ce passage affiché dès l'accueil car il marque les limites, modestes, que se sont fixées les organisateurs :

Judith Reigl. "Ils ont soif insatiable de l'infini". 1950

Judith Reigl. "Ils ont soif insatiable de l'infini". 1950

"Conçue comme une hypothèse plutôt que comme une démonstration (là j'ajoute "hélas"), cette exposition propose un inventaire non exhaustif d'une cinquantaine d'artistes ou poètes dont les créations datées des années 30 aux années 2000 excèdent la date de dissolution officielle du groupe surréaliste (1969) (Là je rajoute "hélas"). Cette exposition tente de cerner ce que fut la part féminine du surréalisme et se veut une invitation à poursuivre les recherches sur un sujet infiniment complexe et varié.

    Claude Cahun. Autoportrait avec Marcel Moore et un chat.

Claude Cahun. Autoportrait avec Marcel Moore et un chat.

   

 

Tout est dit. Sujet complexe certes mais qui n'est guère clarifié tant sont nombreuses les pistes suggérées et jamais approfondies. Sujet varié certes qui aurait mérité un élagage plus qu'un embroussaillage (néologisme assumé).

Musée de Montmartre. Les jardins Renoir.

Musée de Montmartre. Les jardins Renoir.

    J'ai retenu de ma visite quelques œuvres pour vous donner envie peut-être d'aller au musée de Montmartre. De me contredire peut-être. De toutes les façons, on ne perd jamais sont temps quand on se rend dans ce lieu magique, veillé par la grande Suzanne Valadon.

Musée de Montmartre. Exposition Le Surréalisme au féminin ?

      Jacqueline Lamba. "La femme blonde" 1930. Artiste connue mère de la petite Aube qu'elle eut avec Breton, elle est liée à notre quartier puisqu'elle se produisit rue Marguerite de Rochechouart, en naïade, ou plutôt "ondine". Rappel de l'Amour Fou et du "Ici l'on dîne". 

"L'art, la poésie, c'est le précipité de la beauté dans l'émotion." (J. Lamba)

Musée de Montmartre. Exposition Le Surréalisme au féminin ?

      Paule Vézelay. Paysage, three horses. 1929. Un peu Dufy, un peu Chagall, mais tout à fait Paule Vézelay!

"Je suis certaine que les formes dans mes œuvres non figuratives, sont inventées et ne trouvent pas leur genèse dans des formes naturelles". (Paule Vézelay)

Musée de Montmartre. Exposition Le Surréalisme au féminin ?

Jane Graverol. Hautes herbes. 1946.

Référence claire au Douanier Rousseau et au rêve de Yadwiga. Le sommeil est attente de toutes les surprises, de tous les voyages. 

                                                Le sacre du printemps (1960)

    C'est le tableau qui a été choisi pour l'affiche de l'exposition. C'est un choix judicieux qui promet beaucoup au risque de la déception. Ici le surréalisme prend tout son sens, tremplin vers l'imaginaire, trouble du désir.... Le sein dénudé, le bec agressif, le rouge de la chemise... Chacun pourra divaguer, naviguer selon ses fantasmes! N'oublions pas que le Sacre du Printemps de Stravinsky met en scène le sacrifice d'une jeune fille offerte aux dieux.

Jane Graverol. Ni titre ni date. Ce livre surnage dans l'océan qui cerne un piédestal  survivant du désastre qui a anéanti la civilisation.

Le livre seul, menacé, vulnérable est encore vivant.  

"Être surréaliste est un état que l'on porte en soi ou non. Sans théorie, je possédais ce qui me fondait à eux." (Jane Graverol)

                                                 Valentine Hugo. Le Toucan. 1937.

Valentine Hugo est présente avec ce toucan-serrure et avec un dessin qui illustre le rêve qu'elle fit le 21 décembre 1929.

Elle a épousé l'arrière petit fils de Victor Hugo mais tous ceux qui étudient le surréalisme savent qu'elle a eu une liaison avec Eluard d'après Gala et avec Breton.

"Je peux dire que Paul Eluard et André Breton que j'ai admirés dans leurs œuvres depuis toujours et pour toujours m'ont sauvée du désespoir." (Valentine Hugo)

Ce qui ne l'empêcha pas de quitter le surréalisme en 1937!

 

Musée de Montmartre. Exposition Le Surréalisme au féminin ?

Une belle surprise avec cette toile, une des rares de cette importance dans l'exposition : "Couple d'oiseaux anthropomorphes" de Suzanne Van Damme (1946).

 

Elle est belge comme de nombreux surréalistes mais vient à Paris où elle vit plusieurs années à Montmartre. On aurait aimé voir quelques toiles de cette importance de Léonor Fini par exemple qui n'a droit qu'à une aquarelle de petit format alors qu'elle est sans doute la surréaliste la plus emblématique du rêve, de la poésie, de la sensualité!

                     Léonor Fini. L'homme entre deux âges et deux maîtresses. 1961

 

    On se consolera peut-être avec le beau tableau de Leonora Carrington, "Sans titre" (1929), d'un imaginaire proche de celui de Léonor Fini. La même élégance, la même étrangeté, la même poésie. J'allais dire le même œuf!

"Je n'ai pas eu le temps d'être la muse de qui que ce soit... J'étais trop occupée à me rebeller contre ma famille et à apprendre à être une artiste." (Léonora Carringtam)

Mimi Parent. Sans titre. 1961

Mimi Parent. Sans titre. 1961

    Mimi Parent est une des artiste les plus présentes dans l'exposition. Une grande broderie (cliché de l'occupation féminine) reprend le thème de l'oiseau et de la femme (cliché de la peinture mythologique). 

                                                 Mimi Parent. "Léda". 1997

Bien que très tardive, cette "boîte" correspond bien à l'élan surréaliste qui entraînait et fusionnait les arts jusque là séparés, peinture, sculpture, poésie....

"La fête reprendra, mais spontanément; la braise est là, il suffira d'un jour de grand vent." (Mimi Parent)

                                          Rachel Baes. "La première leçon" 1951

Avec Rachel Baes, la jeune fille-enfant habillée comme une poupée est enfermée dans une pièce sans issue, les mains liées. Sexualité, violence, viol, innocence pas si innocente...

"Je n'aime pas l'hypocrisie, je n'aime pas les hypocrites. C'est peut-être pour ça que je peins des petites filles un peu hypocrites. (Rachel Baes)

L'exposition se termine avec une ouverture sur l'après surréalisme et la fécondité du mouvement. Une toile de Toyen nous attend dans la dernière salle. Toyen! Sans doute la plus grande peintre surréaliste! Une formidable exposition lui a été consacrée au Musée d'Art Moderne, vaste, claire, sans pathos, une exposition idéale qui permettait une vraie rencontre.

                                           Toyen "En proie à leurs regards". 1957

 

Nous quittons l'exposition pas franchement convaincante avec une légère frustration et beaucoup de questions.

Mais.... mais... Que ne l'avais-je remarqué? L'affiche annonçait la couleur! Je n'avais pas vu le point d'interrogation qui suivait le titre.  Un immense point d'interrogation!

 

 

 

Tout est dit! 

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places., #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Rue de Dunkerque (partie centrale)

Rue de Dunkerque (partie centrale)

     Elle descend en ligne droite entre le boulevard Marguerite de Rochechouart au niveau de la place d'Anvers et la Gare du Nord où elle cède la place à Napoléon III (ancienne place de Roubaix) avant de reprendre son chemin sur une cinquantaine de mètres jusqu'à la rue d'Alsace. 

Rue de Dunkerque à partir du Magenta, vers la Gare du Nord.

Rue de Dunkerque à partir du Magenta, vers la Gare du Nord.

La numérotation voudrait qu'on dise plutôt qu'elle monte de la rue d'Alsace jusqu'au boulevard de Rochechouart mais comme nous avons Montmartre pour épicentre, nous la parcourrons en commençant par les derniers numéros, près du square d'Anvers.

Rue de Dunkerque. Montmartre. 1) Entre le boulevard de Rochechouart et la rue du Faubourg Poissonnière.. Ancienne rue Neuve du Delta. IXème arrondissement.

Nous pouvons la diviser en trois parties pour raconter sa création.

La plus ancienne partie court sur plus de 500 mètres entre la Gare du Nord (faubourg Saint-Denis) et le faubourg Poissonnière.

Son plan de lotissement est tracé en 1827 sur les terrains de l'Enclos Saint-Lazare.

Il faudrait des centaines de pages pour retracer l'histoire de ce clos qui remonte au XIIème siècle quand il fallut isoler les lépreux dans des bâtiments entourés de murs (sous la protection de Saint Lazare).  Au XVIIème siècle c'est là que St Vincent de Paul créa les Filles de la Mission et recueillit les orphelins. C'est un des lieux les plus chargés d'histoire de Paris.

 

 La rue nouvellement créée prend le nom des Abattoirs de Montmartre situés plus haut pour remplacer les nombreuses "tueries" insalubres. Elle gardera ce nom jusqu'en 1847 pour prendre celui de Dunkerque. Plusieurs rues du quartier rendront hommage à des villes du nord de même que sur la façade de la gare, des statues de pierre les représenteront telles des déesses antiques.

 

 La rue était prolongée à l'est par une impasse "le cul de sac Saint-Lazare" qui devint "impasse des Abattoirs" puisqu'elle prolongeait la rue du même nom.

Enfin quand Dunkerque remplaça 'les Abattoirs", l'impasse transformée en rue, fit partie de la nouvelle rue.

Rue de Dunkerque au boulevard de Rochechouart (en arrière plan l'Elysée Montmartre)

Rue de Dunkerque au boulevard de Rochechouart (en arrière plan l'Elysée Montmartre)

    La dernière partie va de la rue du Faubourg Poissonnière au boulevard Marguerite de Rochechouart. 

C'était à l'origine la rue Neuve du Delta qui portait ce nom à cause du jardin d'attractions sur lequel elle avait été lotie en 1839.

Ce grand jardin attirait de nombreux parisiens émerveillés par les spectacles de feux d'artifice de Ruggieri. Il avait remplacé les "Promenades Egyptiennes" ou avaient été inaugurées les ancêtres des montagnes russes. C'est à la suite de nombreux accidents que les Promenades Egyptiennes avaient cédé la place au jardin du Delta.

                          La Place du Delta, la rue de Rochechouart

La rue du Delta voisine et la place du même nom en perpétuent la mémoire.

 

La rue Neuve du Delta fut réunie en 1854 à la rue de Dunkerque et prit son nom. Et voilà! Nous avons notre rue en son entier sur 1km 100. 

Nous commençons notre balade par la fin de la rue, comme nous l'avons dit, là où elle est montmartroise. Elle débouche sur la place d'Anvers, devant le boulevard Marguerite de Rochechouart, à deux pas du square d'Anvers.

Débouché de la rue sur le boulevard, vers l'Elysée Montmartre et le métro Anvers

Débouché de la rue sur le boulevard, vers l'Elysée Montmartre et le métro Anvers

Rue de Dunkerque. Montmartre. 1) Entre le boulevard de Rochechouart et la rue du Faubourg Poissonnière.. Ancienne rue Neuve du Delta. IXème arrondissement.

Le Café des Oiseaux côté impair nous invite à prendre un peu de hauteur afin d'éviter les ordures qui s'entassent depuis près de trois semaines. Mes photos éviteront donc les rez-de-chaussée nauséabonds et grouillants de rats! Un seul exemple suffira (suffi- rat)

            84 rue de Dunkerque. Entrée de l'espace de réunions de l'hôtel "Le Régent"

     Le café des Oiseaux est cité dans l'Amour Fou  de Breton.

Le boulevard, le square d'Anvers et à gauche la rue de Dunkerque et le café des oiseaux.

C'est là que l'artiste rare, peintre de talent, Jacqueline Lamba, lui donne rendez-vous, pour, après deux heures de conversation, déambuler dans les rues d'un Paris nocturne et magique.

                                      Le cirque (Jacqueline lamba)

                                        Jacqueline Lamba et Breton

Cette femme "scandaleusement belle" sera la 2ème femme de Breton et la mère de leur fille Aube. Elle est à peine mentionnée hélas dans l'exposition que le musée de Montmartre consacre jusqu'en septembre 2023 aux femmes surréalistes.

 

Rue de Dunkerque. Montmartre. 1) Entre le boulevard de Rochechouart et la rue du Faubourg Poissonnière.. Ancienne rue Neuve du Delta. IXème arrondissement.

La partie de rue qui va jusqu'au croisement avec l'avenue Trudaine possède de beaux immeubles haussmanniens construits en même temps que l'avenue. Ils sont comme il se doit, de même hauteur (6 étages) avec décoration de moulures et de corniches avec balcon à l'étage noble (2ème) et balcon filant au 6ème.

                                                                 Le 85

                                                Le 81

Le 81

                                       Le 83

Le 83

Nous pouvons voir sur la façade du 83 le nom de l'architecte et la date de construction : De Lalande. 1870.

Cet architecte est très en vogue sous le 2nd Empire et on lui doit plusieurs théâtres, notamment le théâtre de la Renaissance qui a survécu au vandalisme des années Pompidou.

C'est à lui que l'on doit le beaux immeubles du début (côté pair) de l'avenue Trudaine.

Une ancienne photo rappelle qu'il y eut au 83, un restaurant depuis longtemps disparu.

 

Le 87

Le 87

Rue de Dunkerque. Montmartre. 1) Entre le boulevard de Rochechouart et la rue du Faubourg Poissonnière.. Ancienne rue Neuve du Delta. IXème arrondissement.

Il y eut au 87 un hôtel du nom de Reina. Sans les cartes anciennes nous n'en saurions plus rien.

Le 76 et le 9

Le 76 et le 9

Une curiosité sur l'immeuble à pan coupé du 76, c'est qu'il affiche deux numéros, l'un sur la rue de Dunkerque (76) et l'autre sur la rue Gérando (9).

La rue, hélas, n'a pas abrité beaucoup de peintres dans un quartier qu'ils avaient pourtant investi. Revenons donc vite au 91 où vécut et mourut Alexis Kalaeff.

 

Ce peintre né en 1902 en Russie se réfugie à Paris en 1926 où il suit les cours d'Othon Friesz. Il est classé parmi les Expressionnistes bien que son oeuvre présentât bien des facettes.

                                           Préparation pour le bal masqué

Il peignit des paysages, des scènes de cirque (il fréquentait en voisin le Médrano)... des scènes religieuses. Ce dernier aspect révèle son âme torturée qui fait de la passion du Christ l'image même de la condition humaine.

                                                                L'accusé

Après la mort de son grand amour, sa femme Claudine, il se suicide dans cet immeuble du 91. Il a 79 ans. J'aurais aimé le connaître.

Nous aurions bu un verre au Café des Oiseaux et j'aurais pu lui dire que je l'admirais.

                                     Femme au flambeau

Nous arrivons au croisement avec la rue Marguerite de Rochechouart. La rue descend en droite ligne plein est.

 

Rue de Dunkerque. Montmartre. 1) Entre le boulevard de Rochechouart et la rue du Faubourg Poissonnière.. Ancienne rue Neuve du Delta. IXème arrondissement.

Le 57 est un des rares immeubles à porter, gravé dans la pierre, le nom de son architecte : F. Ratier 1872.

Je n'ai rien trouvé sur cet architecte qui serait le bienvenu pendant ces grèves, pour contrer la gent des muridés qui prolifère dans nos poubelles!

Cette section qui va jusqu'à la rue du Faubourg Poissonnière (38 côté pair et 51 côté impair) n'a pas grand chose à nous raconter. Nous y rencontrerons quelques immeubles haussmanniens..

                                                                     Le 54

      Nous trouverons cependant un intérêt historique à un groupe d'immeubles semblables , les 46-48-50 qui ont été construits par la Compagnie d'Assurances "La Confiance" en 1880.

Les Assurances en effet investissaient dans l'immobilier et le bon rapport financier des locations. Nos immeubles de la rue de Dunkerque font partie d'un vaste ensemble qui donne en partie sur la rue du Faubourg Poissonnière. Adieu au style haussmannien... les façades de pierres sont simples et sans décors.

          Ce qui n'est pas le cas du bel immeuble fin de siècle du 44

Jetons un œil sur le 43.

                                                              43

     Sa belle façade de 1930 développe ses baies vitrées derrière lesquelles il y eut le siège des Editions des frères Offenstadt. Les quatre frères s'étaient spécialisés dans la presse enfantine et leurs journaux connaissaient une grande diffusion. Parmi leurs valeurs les plus sûres et les plus impertinentes figuraient le Pieds Nickelés qui amusaient petits et grands.

                                   

 

     Sous le régime de Vichy, ils subirent les lois antijuives et furent spoliés. Maurice mourut en 1943 à Nice où il s'était réfugié, Nathan mourut au camp de Drancy. Les frères rescapés ne retrouvèrent leurs biens qu'en 1946 mais ne parvinrent pas à reconquérir le marché de la presse pour jeunes où régnaient Spirou, Tintin et autre Mickey.

 

Aujourd'hui se trouve dans cet immeuble le siège de La France Insoumise. Peut-être les Pieds Nickelés inspirent-ils leurs membres ?

Croisement avec le Faubourg Poissonnière (vers square d'Anvers)

Croisement avec le Faubourg Poissonnière (vers square d'Anvers)

Cette partie montmartroise de la rue de Dunkerque, s'arrête avec le 9ème arrondissement au croisement avec le Faubourg Poissonnière (n°51 et n°38). De l'autre côté, nous serons dans le 10ème arrondissement. Nous arpenterons une prochaine fois la deuxième partie, la plus ancienne, qui va vers la Gare du Nord, ce palais des voyages voulu par Napoléon III. 

                   Croisement avec le Faubourg Poissonnière vers Gare du Nord.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #album
Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

1er mars. Soleil et danse square Louise Michel.

Le mois de mars!  Je l'aime bien celui-là! C'est le mois de naissance de celle que j'aime.

C'est un mois qui fait parfois la gueule mais sans y croire vraiment. Le dicton populaire me convient "Mars qui rit malgré les averses prépare en secret le printemps"!

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

2 mars. Square Nadar, le square du bonheur!

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

3 mars. La chatte vedette de la place du Calvaire. 

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

 

4 mars. Passage des Abbesses

Aimez-vous nous ordonne ces marches du passage des Abbesses. Première injonction complétée par celle que cache en partie notre jeune fille au smartphone : Prouvez-le!

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

5 mars. Eh toi! Le photographe! Qu'est-ce que tu me veux? (Square Nadar)

Le photographe est un voleur d'images et parfois il se fait prendre la main sur le déclencheur.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

6 mars rue du Calvaire.

Encore elle! La petite chatte est chez elle! Elle se balade au milieu des touristes et des peintres de la place du Tertre, indifférente aux milliers des portables et des appareils qui la mitraillent!

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

7 mars. Le mimosa de l'Allée des Brouillards.

Un peu maigrelet mais toujours au rendez-vous.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

8 mars. Il faut croire qu'à Montmartre, on voit la vie en rose!

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

9 mars. Hare Krishna. Danse et distribution gratuite de la Bhagavad Gita.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

10 mars. Les jonquilles sont au rendez-vous sur la Butte.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

11 mars. Baiser volé.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

12 mars. Repos en couleurs.

Il me faut avouer que la photo n'est pas prise à Montmartre mais un peu plus bas, dans le jardin de Jacquemart-André, boulevard Haussmann. J'ai cru un instant me trouver devant la magnifique Folle de Chaillot de Giraudoux.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

13 mars. Tendresse.

Si vous avez le cafard, rien de tel qu'une balade au square Nadar. Tout le monde y aime la vie complice entre chiens et "maîtres".

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

14 mars. Montmartre sous protection militaire! 

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

15 mars Les mini gilets jaunes... Square Bleustein-Blanchet.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

16 mars. Van Gogh est revenu à Montmartre (Place du Tertre).

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

17 mars. L'art d'être grand-père

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

18 mars. Avant le baiser. Rue du Calvaire

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

19 mars. Le saut de l'acrobate

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

20 mars. Photo pour Saint-Laurent boulevard Marguerite de Rochechouart.

Mais pourquoi les mannequins font-ils toujours la gueule?

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

21 mars. Devant le mur des "Je t'aime" pour fêter le printemps.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

22 mars. "Le printemps clair, l'avril léger". (Apollinaire)

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre
Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

23 mars. Escalier rue Muller.

Les chats n'ont pas encore de smartphone.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

24 mars. Guitariste place des Abbesses. "Je ne chante pas pour passer le temps".

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

25 mars. Le balayeur fait grève. C'est à peine si les passants le remarquent! (rue du Calvaire)

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

26 mars. la rue Saint-Rustique avant la pluie. C'est là que nous pouvons avoir l'illusion d'un Montmartre inchangé.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

27 mars. Les rois fainéants (place Jean Marais).

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

28 mars. Parler à l'oreille du chien. Soyez sûr que vos paroles ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd.

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

29 mars. Le chien n'a pas besoin de tatouage lui!

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

30 mars. De l'ingéniosité des organisateurs de visites de Paris. Ici le "Retro tour"!

Album photos jour après jour mars 2023 Montmartre

31 mars. Explosante-fixe.

Voilà!

Le mois de mars déjà s'achève.

Montmartre est resté à l'écart du tumulte. Les éboueurs ont continué de gravir les marches pour vider les poubelles débordantes, les manifestations ont investi les boulevards et les places, République, Bastille, Nation, Opéra. Nos placettes montmartroises n'auraient su les contenir.

Mais la Butte n'a pas de leçon à recevoir, elle qui ne cesse de chanter le Temps des Cerises avec les merles moqueurs.

Liens :

Montmartre mois après mois. Album photos.

                                               

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Monuments. Cabarets. Lieux, #MONTMARTRE. Rues et places.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

   Il est devenu une des attractions de la Butte. Idéalement situé entre la rue Azaîs et la rue Saint Eleuthère, il regarde vers le sud, vers l'océan des toits et il offre vers l'ouest une vue sur la tour Eiffel si convoitée par les portables et les appareils photos du monde entier!

 

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

 Le square est un îlot arboré (chênes, arbres de Judée, sophoras) entre le grand réservoir de Montmartre et les arènes. Il est bordé à l'est par les dernières volées de l'escalier Foyatier et ses 222 marches.

 

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

    Le lieu est chargé d'histoire. Il est cher au cœur des Montmartrois car il faisait partie du "Champ des Polonais" où étaient postés les fameux canons. Est-il utile de rappeler que c'est là que commença véritablement la Commune lorsque les Versaillais voulurent prendre ces canons qui protégeaient la Butte et que les habitants se révoltèrent et les en empêchèrent ?

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

    Pendant la construction de la basilique, le terrain vague servit de halte temporaire aux pèlerins mais ce n'est qu'en 1927 qu'il fut vraiment promu square parisien

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

    En 1905, une statue du Chevalier de La Barre, jeune homme torturé et mis à mort  en 1766 pour avoir refusé de saluer une procession religieuse, fut érigée au pied du Sacré-Cœur. Symbole oh combien puissant de l'esprit montmartrois, révolté et moqueur. La  statue d'une victime de l'obscurantisme religieux à un tel endroit!

La statue ne résista aux indignations des croyants qu'une vingtaine d'années. Le martyr de l'intégrisme religieux, afin d'être moins visible, fut transporté en 1926 dans le square voisin en cours de création.  

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

Sous Pétain, il connut de nouveaux outrages. Il fut descellé et fondu, ne laissant que son socle de pierre.

   Il fallut attendre 2001 pour qu'une nouvelle statue fût inaugurée. Elle est due à Emmanuel Ball et représente le Chevalier, fièrement campé sur ses jambes, le chapeau sur la tête, tourné crânement vers la basilique.

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Baudelaire, Berlioz, Nerval, Sarah Bernhardt par Félix Nadar.Baudelaire, Berlioz, Nerval, Sarah Bernhardt par Félix Nadar.
Baudelaire, Berlioz, Nerval, Sarah Bernhardt par Félix Nadar.Baudelaire, Berlioz, Nerval, Sarah Bernhardt par Félix Nadar.

Baudelaire, Berlioz, Nerval, Sarah Bernhardt par Félix Nadar.

     Le square a pris le nom de Nadar (1820-1910) en hommage à celui qui, de son vrai nom Félix Tournachon, était un artiste multiple, excellant dans la caricature, le journalisme et la photo. C'est par ses photos qu'il est aujourd'hui célèbre, nous offrant le visage de quelques uns de nos plus grands écrivains ou peintres.

 

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

    Il est à sa place sur cette Butte non seulement parce qu'il habita longtemps un peu plus bas, rue Saint-Lazare mais aussi parce qu'il participa à sa manière à la Résistance contre les Prussiens. Passionné par la photo aérienne, il avait utilisé des ballons  bien avant 1870.

Caricature de Daumier avec la légende : Nadar élevant la photographie à la hauteur de l'art

     Il constitua la "Compagnie d'aérostiers" afin de mettre à disposition du gouvernement des ballons pour franchir les lignes ennemies. Il s'installa alors place Saint-Pierre dans le jardin qui porte aujourd'hui le nom de Louise Michel. Il consacra une bonne partie de son argent à mettre au point les ballons militaires qu'il  baptisa "Georges Sand, "Armand Barbès" ou "Louis Blanc". C'est à bord du Barbès que Gambetta quitta paris pour Tours afin d'organiser la résistance.

Nadar, après la commune, fut un homme ruiné et rejeté par les vainqueurs. Son nom au sommet de la Butte lui rend hommage et le remercie.

                                            Le fils de Nadar (Paul) et son chien

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

     En 2007, en concertation avec les associations locales de défense des animaux, un pigeonnier a été installé. Il a aussitôt conquis de nombreux pigeons qui s'y sont installés, heureux de trouver un hôtel quatre étoiles avec de beaux arbres et une vue plongeante sur la ville.

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

    Le square Nadar fait partie de ceux qui sont labellisés "espace canin". Les chiens exclus dans la plupart des jardins y sont acceptés. C'est la moindre des libertés quand on sait à quel point ils enrichissent nos vies par leur naturel, leur affection, leur regard de bonté et de confiance.

 

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

     Et puis, chacun le sait, le chien facilite le contact entre les promeneurs qui entament la conversation et nouent parfois de véritables amitiés.

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

Les Montmartrois aiment ce square où les chiens jouent et piquent des sprints sans se lasser, où  les "maîtres" ont un sujet évident de conversation et d'intérêt. Ils sourient, parlent, écoutent.... 

Les espaces canins sont des espaces humains

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

    Louise Michel figure tutélaire de la Butte aurait aimé cet espace de vie, elle qui profondément touchée par le sort cruel infligé aux animaux, écrivit quelques unes de ses plus belles pages pour les défendre.

 

    Les jardins Saint-Pierre au pied de la basilique portent aujourd'hui son nom. 

                            Louise Michel à Marseille par Félix Nadar

    Louise Michel, Nadar, le Chevalier de La Barre, nous voila en bonne compagnie avec nos amis animaux!

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.
Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

Souhaitons que de tels lieux de vie se multiplient pour le bonheur des chiens et pour le nôtre!

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

Liens : les rues et places de Montmartre

 

Avertissement : Je sais que nous ne sommes plus au temps de Doisneau et autres photographes de rue et que certaines personnes peuvent ne pas accepter d'être vues sur le net. J'ai pris de nombreuses photos de ce square, avec respect et tendresse pour les relations entre les chiens et leurs maîtres. Cependant je retirerai sur le champ celles que les gens, ou les chiens, me demanderaient de supprimer.

 

Montmartre. Square Nadar. Au bonheur des chiens.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Place du Tertre. Lucien Génin

Place du Tertre. Lucien Génin

.... Montmartre a inspiré bien des peintres qui souvent sans le savoir l'ont transformé en usine à clichés!

Aujourd'hui les touristes photographient sans se lasser, non pas des lieux de Montmartre mais leur image créée par Utrillo et tant d'autres.

Rue Cortot (Lucien Génin)

Rue Cortot (Lucien Génin)

     La maison rose, sans Utrillo, ne serait rien qu'une maison banale devant laquelle nous passerions dans l'indifférence...

Hôtel du Tertre  (Lucien Génin)

Hôtel du Tertre (Lucien Génin)

... D'autres peintres, aujourd'hui moins connus ont participé à cette renommée picturale. Parmi eux, Lucien Génin. Il fait partie avec Elysée Maclet de ceux qui ne se sont pas lassés de représenter les rues de la Butte.

Lucien Génin  peintre de montmartre.

Notre amoureux de Montmartre n'y est pas né. Il a vu le jour (en 1894) à Rouen et n'est venu à Paris que pour suivre les cours de l'Ecole des Art-Déco (Il avait auparavant suivi ceux de l'Ecole des Beaux Arts de sa ville où Dufy qui vécut à Montmartre avait été lui aussi étudiant).

Place Ravignan où se situe l'hôtel du Poirier (Utrillo)

Place Ravignan où se situe l'hôtel du Poirier (Utrillo)

Il loue une chambre à l'Hôtel du Poirier, place Ravignan, un des épicentres du Montmartre des peintres car elle est l'adresse du Bateau-Lavoir. La pension est tenue par la mère Boyer qui a également pour pensionnaire Elysée Maclet. Sa chambre est voisine de la sienne et les deux hommes sympathisent. Ils deviennent de véritables amis. Leurs toiles se ressemblent parfois car ils sont tous deux coloristes, admirateurs des Fauves.

 

Rue de l'Abreuvoir (Génin)

Rue de l'Abreuvoir (Génin)

Rue de l'Abreuvoir (Maclet)

Rue de l'Abreuvoir (Maclet)

La proximité du Bateau-Lavoir permet aux deux amis de rencontrer quelques habitués du lieu, parmi lesquels Max Jacob.

Lucien Génin  peintre de montmartre.

Quand il a 25 ans, Génin quitte l'hôtel pour s'installer un peu plus confortablement rue des Beaux-Arts où il loue un appartement avec Maclet, au 3 bis. Mais les deux amis remontent souvent sur la Butte où ils trouvent leur inspiration.

 

Lucien Génin  peintre de montmartre.

Il y reste trois ans avant de regrimper vers le Poirier et se fixe au Bateau-Lavoir. Il rencontre une jeune femme qui n'était pas connue pour être farouche mais pour laquelle il "tombe en amour" comme disent nos amis du Québec. 

Lucien Génin  peintre de montmartre.

La responsable de cette "chute" en amour c'est la belle Ginette qui à son tour s'éprend de son Lucien. Elle aurait pu pourtant chanter comme Fréhel : "C'est un vrai gringalet, aussi laid qu'un basset, mais je l'aime..." En effet Génin se compare parfois à Lautrec, non par le talent mais par la taille.

La liaison dure plus de 10 ans jusqu'en 1936. Le couple amoureux participe à de nombreuses rencontres avec quelques uns des poètes et des peintres qui animent des soirées amicales dans les cafés du quartier. Parmi eux Max Jacob, Marcel Leprin, Gen Paul...

Lucien Génin  peintre de montmartre.

1936 ! L'année du départ de Ginette est celle où Lucien Génin quitte Montmartre afin de tenter de l'oublier. Il descend dans la ville, côté Saint-Germain des Prés. Il tourne le dos à Montmartre et quand il veut respirer un air nouveau, c'est dans les calanques méditerranéennes qu'il se rend!

 

Il continue de peindre et ses œuvres connaissent un petit succès.

Il meurt en 1953 à l'hôpital Cochin où il est amputé d'une jambe, opération qui n'arrête pas la gangrène fatale.

Lucien Génin  peintre de montmartre.

    La fosse commune lui est épargnée  grâce à Ginette qui s'occupe des obsèques et suit le convoi jusqu'au cimetière parisien de Thiais où il repose, comme on dit, loin du Montmartre où ils s'étaient aimés.

     Il nous laisse des toiles d'un Montmartre joyeux, parfois naïf.

      Il y a dans son art quelque chose d'Utrillo bien sûr.

      Parfois comme le fils de Valadon, il parsème les rues de petits personnages, des passants, seuls ou en couple, comme autant de santons.  Comme lui il pose une carte postale devant le chevalet....

Ainsi plusieurs toiles ont-elles le même angle de vue et ne diffèrent que par l'humeur du jour, plus ou moins gaie, du peintre et de sa palette.

Lucien Génin  peintre de montmartre.

   L'influence de Gen Paul se fait sentir également quand il ne cherche pas la précision mais le mouvement qui métamorphose la réalité sans souci de réalisme. 

Lucien Génin  peintre de montmartre.

    Pourtant il me semble que sa meilleure période est celle qui correspond à son arrivée à Montmartre et à son amitié avec Elisée Maclet. 

Lucien Génin  peintre de montmartre.
Lucien Génin  peintre de montmartre.

Lucien Génin est un de ces peintres de talent qui s'attachèrent à Montmartre et qui furent moins inspirés lorsqu'ils le quittèrent. Aujourd'hui nul ne parle de lui qui est éclipsé par les artistes de génie qui furent ses contemporains.  

S'il est exilé dans le cimetière de Thiais, les rues de la Butte ne l'oublient pas et se regardent dans ses toiles comme on feuillette un album de photos et on se surprend de se trouver si vivant et si jeune! 

Lucien Génin  peintre de montmartre.

Liens 

Les artistes et personnalités de Montmartre

 

René Fauchois (cité par André Roussard)  parle du peintre : "Je n'ai connu à Lucien Génin que deux passions : la peinture et le vin rouge. (...) Sa taille exiguë l'apparentait physiquement à Lautrec et à Marquet, et j'aurais voulu le rencontrer un jour entre Vlaminck et Derain, ces géants. (...) Toute sa saveur vient de son naturel et sa simplicité, qui n'est pas feinte... Certainement la joie l'emplissait quand il peignait. On le voit, car cette joie est communicative et une toile de lui met plus de lumière à la fois sur le mur où on l'accroche et dans les yeux qui s'en régalent."

                             La rue Lepic. Tableau qui appartient à mon ami Pierre 

 

 

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Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.
Sur la droite l'Hôtel du Tertre. (Utrillo)

Sur la droite l'Hôtel du Tertre. (Utrillo)

Nous sommes au cœur de Montmartre, à l'entrée de la place du Tertre devenue mythique, au premier numéro, avec cet Hôtel qui abrita quelques poètes, artistes, peintres les plus emblématiques de la Butte

Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.

L'Hôtel a été détruit comme tant de vieilles maisons du village et aujourd'hui s'élève à sa place un petit immeuble dont l'architecture n'est pas nulle mais s'intègre mal avec les immeubles voisins qui, eux, par chance, ont été sauvegardés.

Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.

Nous pouvons grâce aux cartes postales et aux photos revoir l'Hôtel, tel qu'il fut dans les grandes années montmartroises.

Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.

Ce petit immeuble modeste date de 1835 et il abrita des commerces qui convenaient aux villageois.

Si j'en crois André Roussard et ses "Montmartrois", il y aurait eu dans les dernières années du XIXème siècle, au rez de chaussée, une épicerie-bazar, appartenant au père Poncier. 

Des documents (photos, cartes postales) semblent attester que ce père Poncier était en fait un restaurateur dont le nom apparaît sur la façade et dont le restaurant "le Rendez-vous des cochers" a précédé Bouscarat.

Ce document montre également qu'il y eut une librairie- papeterie-mercerie qui jouxtait le restaurant. 

    Sur une photo plus tardive, on peut voir que le "Rendez-vous des cochers" a pris la place de la librairie et jouxte désormais l'hôtel du Tertre et le restaurant Bouscarat.

Bon ce débat sur les emplacements exacts des établissements n'intéressera peut-être que les Montmartrolâtres dont je suis!

     Sur cette autre photo, nous voyons que "le rendez-vous des cochers" a disparu pour laisser place "Au Sommet de la Capitale".

L'Hôtel du Tertre, lui, est bien là. Notons l'apparition d'une vespasienne à quelques mètres de l'église.

Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.

      C'est en 1897 qu'Henri Bouscarat rachète l'immeuble du début de la rue.

        Il est fils de paysans de l'Aubrac, "monté" à Paris, comme tant d'autres pour devenir bougnat. Il voit tout de suite quels atouts possède ce petit immeuble, situé idéalement au centre du village et non loin du chantier de la Basilique qui emploie des centaines d'ouvriers et il y ouvre un restaurant et un hôtel.

Utrillo

Utrillo

     Le restaurant "chez Bouscarat" avec ses tables sorties sur la chaussée dès le début du printemps, attire les affamés pas trop fortunés et les jolies filles disposées moyennant quelques sous à poser pour les peintres qui ont choisi Montmartre pour y travailler dans des ateliers au loyer modeste.

Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.

L'Hôtel devient un des épicentres de la vie artistique montmartroise. Les peintres du Bateau-Lavoir s'y retrouvent. Parmi eux les Espagnols autour de Picasso bien sûr mais plutôt que de citer tous ceux qui ont apprécié l'endroit et les demoiselles disponibles qui s'y affichaient, retenons plutôt le nom de ceux qui ont été les plus assidus clients de l'hôtel.

Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.

Gaston Couté tout d'abord, le poète anarchiste au grand cœur qui vécut dans une chambre du premier étage quand il ne dormait pas dans la rue. Cet homme sensible et doux est le seul qui a l'honneur d'une plaque sur la façade de briques du bâtiment actuel.

Nous lui avons consacré un article et la meilleure façon de le saluer, c'est encore de citer quelques uns de ses vers écrits alors qu'il entendait sous ses fenêtres, le clocher de Saint-Pierre sonner le glas pour ceux qui avaient de quoi se payer un bel enterrement : 

Quand s'éteignent comme des cierges,
Les grands-pères et les grand'mères
Et que gisent, emmi les serges
Des linceuls, leurs corps éphémères.
Digue digue dig, digue digue don !
Chante aux trépassés le grand carillon
Digue digue dig, digue digue don !
Pour qu'on vous enterre
Casquez, casquez donc !

 

 

Le poète de la fraternité et de la révolte eut pour principale adresse cet hôtel où il écrivit certains de ses poèmes les plus connus, ceux que chanta notamment Monique Morelli, la grande voix du Montmartre de la poésie et de la révolte.

Pierre Hodé

Pierre Hodé

     

 

Parmi les autres locataires d'une chambre de l'Hôtel, nous trouvons Jules Depaquit, un des plus éminents Montmartrois! Dessinateur et caricaturiste de talent ("le Rire" "Le Canard Enchaîné"), il fut maire de la Commune libre de Montmartre. On lui doit la fête des vendanges, les vachalcades et un programme politique idéal interdisant, sous peine de mort, de mourir sur le territoire de la Commune ou supprimant l'eau des fontaines qui devront "éjaculer" du vin, rouge, rosé ou blanc selon le goût des habitants.... 

 

 

Il a vécu quelques années dans une chambre voisine de celle de Mac Orlan ou de Satie. Quand ses revenus se sont améliorés, il a loué une autre chambre dans la maison qui appartenait à Aristide Bruant, rue Saint-Vincent.

Il meurt en 1924 et ne verra donc pas la destruction de l'Hôtel du Tertre. La plus belle épitaphe prononcée lors de son enterrement est prononcée par Mac Orlan : "Son activité se bornait à régler la circulation entre la place du Tertre et la lune".

Mac Orlan est l'un des habitants de l'hôtel qui en garda le plus de souvenirs et qui écrivit le plus sur ce lieu unique, cette terrasse où l'on pouvait voir tant d'artistes sans le sou devenus par la suite illustres. 

                                                                   Foujita                          

Mais l'esprit libertaire et potache de Montmartre trouve une de ses plus savoureuses réalisations dans cet Hôtel avec le baron Pigeard auquel j'ai consacré un article alors qu'il mériterait un roman!

 

Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.

      Cet homme, baron comme je suis évêque, commettait quelques croûtes qui furent exposées à la foire aux croûtes de la place Constantin Pecqueur mais il préférait confectionner des maquettes de voiliers qui trouvaient plus facilement acquéreurs. Il eut l'idée de créer avec deux acolytes, Anselin et Fournier, la célébrissime UMBM, l'Union Maritime de la Butte Montmartre.

 

N'y étaient admis que  ceux qui avaient un rapport avec la mer. Modigliani venu de Toscane, Max Jacob du Finistère, en firent partie et assistèrent aux réunions, dans la salle du restaurant Bouscarat.

                                                             Max Jacob

Un hareng saur dans une cage était posé sur la table et présidait les séances, à côté du crâne de Christophe Colomb à 25 ans que l'on avait le droit de toucher moyennant quelques sous ou une tournée d'absinthe.

   

 Les membres de l'Union s'engageaient à apprendre la natation aux poulbots couchés à plat ventre sur un tabouret et répétant les gestes de la brasse qui leur étaient montrés. Les réunions de l'USBM connurent un franc succès et elles encouragèrent Bouscarat à re-nommer son premier étage : Hôtel de la Marine! 

 

Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.

     La suite de l'histoire est moins joyeuse. Tout commence avec le flair et l'appétit d'un chauffeur de taxi, Léonard Beynat qui achète la modeste boutique d'un cordonnier qui jouxte l'hôtel. Il y installe ce qu'on appellerait aujourd'hui un bar à vins mais sous une forme plus rustique puisqu'on y tire directement la dive boisson au tonneau.

Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.

    Le succès est tel que Beynat peut, racheter l'hôtel du Tertre et ouvrir le cabaret "La Bohème". 

On peut voir également, jouxtant le cabaret, "le Moulin Joyeux", restaurant qui plus tard, en 1968, sera avalé par la Bohème lorsqu'il sera racheté par les successeurs de Beynat, longtemps après la démolition de l'Hôtel du Tertre.

Léonard Beynat après bien des démarches, obtint en effet l'autorisation de le détruire malgré les manifestations pacifiques organisées par les riverains, découragés de voir détruire une à une les maisons qui avaient résisté à la spéculation.

C'est ainsi que les pelleteuses vinrent abattre le vieil hôtel, en 1938, pour le remplacer par l'immeuble actuel, trop haut, sans harmonie avec les maisons environnantes.

 

 

Le nom de l'hôtel disparut au profit de "La Bohème".

Faut-il y voir un hommage à ce que fut ce lieu?  

Ou bien, comme Aznavour chanter que "ça ne veut plus rien dire du tout"?

Bouscarat. Hotel du Tertre. La Bohème.

Quand au hasard des jours
Je m'en vais faire un tour
À mon ancienne adresse
Je ne reconnais plus,
Ni les murs, ni les rues qui ont vu ma jeunesse
En haut d'un escalier
Je cherche l'atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor, Montmartre semble triste et les Lilas sont morts

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Publié le par chriswac
Anniversaire 7 mars 2023

 

Son corps entier se tendait vers le monde

Et n’en perdait aucun détail

Aucune ombre sur le mur

Aucun geste de ta main

Aucun éclat de ton regard

 

Elle aimait comme on aime avec un cœur de chat

 

Quand dans la cuisine tu tardais à la considérer

Elle envoyait la patte sur ton bras

Un coup et puis un autre avec des dents de lait

Et toi pour l’écarter tu l’aspergeais un peu

 

Le soir elle exigeait que tu l’accueilles

Devant l’écran où passaient les images

Elle s’étendait sur toi ou s’endormait en rond

Tout était à sa place

Les livres sur l’étagère

Les rideaux rouges sur la nuit

 

Je veux t’aimer comme elle

Sans deviner demain sans interrogation

T’aimer comme elle aimait avec son cœur de chat

Ouvrir en grand les yeux comme au jour du refuge

Où se fit la rencontre entre deux évidences

 

Je veux être attentif à l’ombre sur le mur

Tes pas dans l’escalier

Le cristal à ton cou

 

Je veux devant le ciel où passent les images

Me coucher contre toi et ne penser à rien

Laisser mon souffle accompagner ton souffle

Comme une aile jumelle

Un battement de rame

 

 

Anniversaire 7 mars 2023

Liens.

Poèmes d'amour

 

 

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Publié le par chriswac
Photos de Montmartre. Février 2023.

1er février. Enlèvement? (devant la fontaine de Gasq)

Février n'est pas un mois que j'aime beaucoup. Non pas à cause de ses journées trop brèves mais parce que c'est un mois où l'on meurt. Les personne âgées y sont plus vulnérables et ce mois m'a enlevé celles que j'aimais tant qu'il m'était impossible d'imaginer qu'un jours elles ne seraient plus là.

Photos de Montmartre. Février 2023.

2 février. Les chiens de la Commune! (Rue de Clignancourt).

Photos de Montmartre. Février 2023.

3 février. Le goûter des petites filles, pas modèles du tout!

Photos de Montmartre. Février 2023.

4 février. Les deux artistes. rue du Calvaire.

Alors, dans mes balades sur la Butte, j'ai guetté tout ce qui souriait, tout ce qui parlait de vie et d'amour. Les couples en escapade, les animaux et leurs amis...

Photos de Montmartre. Février 2023.

5 février. La jeunesse qu'on aime!

Photos de Montmartre. Février 2023.

6 février. Ce mendiant par exemple. Il vit avec ses deux petits compagnons depuis 8 ans. Il ne fait pas de trafic de chiens comme l'en soupçonnent les passants. Pour rien au monde il n'abandonnerait ses petits amis de galère. La première fois que je l'ai photographié, pendant les fêtes avec ses chiens déguisés en Père Noël, je l'ai soupçonné d'être un de ces marchands de chiots venus de l'Est. Maintenant je le connais et je connais ses chiens Ismaïl et Diana.

Photos de Montmartre. Février 2023.

7 février. Cliché! Il faut bien que la Butte ressemble un peu à son image d'exportation! Avec des marches qui parlent toutes les langues.

Photos de Montmartre. Février 2023.

8 février. La police à roulettes.

Photos de Montmartre. Février 2023.

9 février. La chatte libre de la rue Poulbot. Elle ne craint personne et se balade, curieuse et attentive, sur la place du Tertre et dans la rue Norvins où elle est mitraillée par les touristes.

Photos de Montmartre. Février 2023.

10 février. Square Nadar. Love in black and white.

Photos de Montmartre. Février 2023.

11 février. Promenade allée des brouillards.

Photos de Montmartre. Février 2023.

12 février. Les pickpockets ont toutes les audaces!

Photos de Montmartre. Février 2023.

13 février. Les chiens qui dansent!

Photos de Montmartre. Février 2023.

14 février. En route vers le ciel.

Photos de Montmartre. Février 2023.

15 février. Jamais sans ma tétine.

Photos de Montmartre. Février 2023.

16 février. Chanter malgré les crocodiles. (rue du Calvaire)

Photos de Montmartre. Février 2023.

17 février. Toujours aussi enchantée, la rue Saint-Rustique!

Photos de Montmartre. Février 2023.

18 février. Le magicien des bulles.

Photos de Montmartre. Février 2023.

19 février. Le peintre et son modèle. T'as d'bell's lunett's tu sais!

Photos de Montmartre. Février 2023.

20 février. Rencontre. Un coeur sur la main.

Photos de Montmartre. Février 2023.

21 février. Question. Rue du Chevalier de La Barre.

 

22 février. Baiser place du Calvaire (la mal nommée).

Photos de Montmartre. Février 2023.

23 février. Je surveille ma maîtresse!

Photos de Montmartre. Février 2023.

24 février. Comme on est bien dans ce rayon de soleil!

Photos de Montmartre. Février 2023.

25 février. Comme un p'tit air de printemps.

Photos de Montmartre. Février 2023.

26 février. Avant France Ecosse au parc des princes. 

Photos de Montmartre. Février 2023.

27 février. Poils blancs. C'est lui encore, un des peintres emblématiques de la place du tertre! Ils sont quelques uns, de vrais artistes un peu perdus parmi les barbouilleurs, toujours fidèles au poste, prêts à offrir leur talent aux touristes et aux animaux de passage

Photos de Montmartre. Février 2023.

28 février. Pour le dernier jour du mois, un petit concert de flûte et guitare sur le Rochechouart.

Et voilà, le mois de février est déjà derrière nous et fait partie du passé! Mars nous accueille avec un grand soleil dans un ciel bleu et glacé. 

En route pour de nouvelles photos!

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Publié le par chriswac
Publié dans : #Paris
"Les saumons".

"Les saumons".

    Parfois il faut bien descendre de la Butte pour aller à Paris comme disent les Montmartrois. C'est l'occasion de découvrir à quel point la ville est une fête.

Quelle belle surprise en effet d'assister à une "invasion" pacifique, sur le boulevard Haussmann et place Diaghilev, d'animaux ronds comme des caresses ! 

"Le patriarche" n°1

"Le patriarche" n°1

"Le dos argenté" n°7

"Le dos argenté" n°7

   Ils sont nés sous les mains d'un sculpteur dont le nom lui-même évoque la solidité de la pierre et le chant de baryton du basson .

Michel Bassompierre. J'aime jouer avec les noms surtout lorsqu'ils s'accordent avec la réalité. Le basson est un instrument à vent de la famille des bois dont le chant est grave (bas son) et rond. Vivaldi l'a invité dans plus de trente de ses concertos.

Sculptures. Les ours et les gorilles de Michel Bassompierre sur le boulevard Haussmann

Il va bien avec les sculptures qui se sont installées sur le boulevard et qui évoquent à la fois la force tranquille de la pierre et la grave harmonie du basson. 

Le gorille n'a nulle intention agressive. Lui qui a été décimé au point d'être menacé de disparition, passe sur le trottoir,  comme les promeneurs, le regard intéressé et doux, histoire de nous rappeler que nous sommes de la même famille...

Sculptures. Les ours et les gorilles de Michel Bassompierre sur le boulevard Haussmann

     L'ours le plus grand, dressé sur ses pattes, derrière l'Opéra, face aux terrasses des Galeries où se pressent les touristes, évoque un King Kong pacifique, incapable de faire du mal, curieux et amical.

Il pourrait envoyer promener d'un coup de patte les homoncules qui le photographient. Mais non, il est attentif et accueillant. Il se dresse comme un humain. Il n'est pas un animal de foire, dressé pour amuser ou effrayer. Il est un lien entre deux mondes qui se respecteraient, qui apprendraient à se connaître.

 

          Comme un hommage à l'Opéra, Il esquisse avec grâce un pas de danse place Diaghilev.  

Sculptures. Les ours et les gorilles de Michel Bassompierre sur le boulevard Haussmann

      L'ours polaire est venu lui aussi. Tout en lui évoque la banquise, la blancheur infinie, la pureté des matins glacés.

Un petit chien noir s'était réfugié entre ses pattes, le jour où j'ai pris cette photo. Il s'appelle Onyx et il se sentait si bien, si protégé, qu'il n'avait plus aucune envie de retrouver le sol.

 Michel Bassompierre rend hommage à François  Pompon et comme lui il nous invite à la douceur, à la main qui se tend et rencontre la plénitude.

       Ses animaux ont quelque chose de la sensualité des fruits.  

 

 

Sculptures. Les ours et les gorilles de Michel Bassompierre sur le boulevard Haussmann

                  Il y a encore des ours d'or, ceux du conte de Boucle d'Or sans doute...

Celui qui n'ose frapper à la porte de l'église Saint Louis d'Antin. Peut-être l'aurait-il tenté si l'église avait été consacrée à Saint François qui assurément l'aurait accueilli avec ces mots : "Bienvenue mon frère ours"! 

la pèche au saumon

la pèche au saumon

Cet autre ours d'or n'a pas besoin de lunettes pour pécher le saumon!

Sculptures. Les ours et les gorilles de Michel Bassompierre sur le boulevard Haussmann

Il y a les ours d'argent, couleur des clairs de lune, qui s'enfuient sans vraiment s'inquiéter et qui n'ont aucune envie de se réfugier dans les Grands Magasins!

Sculptures. Les ours et les gorilles de Michel Bassompierre sur le boulevard Haussmann
Sculptures. Les ours et les gorilles de Michel Bassompierre sur le boulevard Haussmann

Et puis il y a les ours bruns qui nous rappellent ceux que nous martyrisions lorsque nous étions gamins mais qui ne nous ont jamais quittés malgré leur poil en partie pelé et leur œil arraché.

 

Ceux-là sont bien dans leur peau, joueurs ou malicieux. Ils nous invitent à la tendresse et au regret de ne pouvoir les prendre contre nous comme nous le faisions jadis.

 

    Et voilà.... J'aimerais en rencontrer d'autres encore, marcher dans la ville comme dans un paradis perdu.

Je voudrais remercier l'artisan du rêve qui nous invite à traverser le miroir et à marcher sur les boulevards, guidés par l'ours blanc qui connaît le chemin vers l'étoile polaire !

 

Quelques confidences de Michel Bassompierre écrites sur le socle des sculptures : 

 

 

 

 

 

 

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Publié le par chriswac
la maison rose rue de l'abreuvoir

Elle est connue dans le monde entier, photographiée, mitraillée, avec ou sans selfies, elle voyage sur tous les continents, faussement modeste, fièrement humble.... La Maison Rose!

la maison rose rue de l'abreuvoir

Et pourtant, celle qui revendique autant de clichés que le Taj Mahal n'est rien qu'une petite maison, retapée, restaurée, peinte, repeinte, dans ce qui fut un village sans prétention sur le versant nord d'une Butte qui se croyait protégée des tentacules urbaines.

la maison rose rue de l'abreuvoir

Avant de retracer son histoire, c'est avec ceux qui plantèrent devant elle leur chevalet qu'il convient de la découvrir. Ses peintres ne savaient pas que la simple maison aurait un jour, grâce à eux, le statut de Joconde montmartroise.

la maison rose rue de l'abreuvoir

Le plus connu de ses admirateurs fut bien sûr Utrillo.

Notre Maurice, fils d'une mère aussi talentueuse que lui, sinon plus, la peignit bien des fois alors qu'il habitait à cent mètres d'elle, rue Cortot.

 

Il eut le loisir de la représenter telle qu'elle était, maison de village, sans originalité sinon celle d'être située  en face de la maison de Bruant, au carrefour entre les rues de l'Abreuvoir, des Saules et Cortot.  Il l'immortalisa avant qu'elle ne s'appelât "la maison rose". Elle avait alors les mêmes murs crayeux que ses consoeurs villageoises. 

 

L'aspect simple et naïf des toiles ainsi que l'image d'un Paris villageois et pittoresque eurent l'heur de plaire. La maison sous le ciel gris ou bleu, sous le soleil ou sous la neige devint l'un des sujets de prédilection du peintre. 

la maison rose rue de l'abreuvoir
la maison rose rue de l'abreuvoir

On ne compte plus les artistes qui prirent la suite d'Utrillo. Parmi eux, Elysée Maclet, montmartrois de coeur et de pinceau.

 

Parmi les plus connus figure bien sûr Bernard Buffet qui géométrisa Montmartre...

 

Et parmi les modernes, j'aime cette esquisse de Jean-François Rabasse avec cette tache rose dans un univers fluide sans rien en elle qui pèse ou qui pose.

 

Et maintenant, essayons de mieux connaître cette petite maison construite vers 1810 dans le village qui était encore un village avec ses fermes et ses moulins. La maison commence son histoire officielle avec son achat par un peintre catalan qui tombe sous son charme et l'aménage. Nous sommes en 1903.

la maison rose rue de l'abreuvoir
la maison rose rue de l'abreuvoir

     Il s'agit de Ramon Pichot qui fit très vite partie de la bande des Catalans de Montmartre dont Picasso était la vedette. 

Ce peintre qui au début de sa carrière était influencé par l'impressionnisme trouve sur la Butte, au contact de ses compatriotes une autre inspiration et un autre talent qui justifieraient une redécouverte.

                                            Scène de cabaret (Ramon Pichot)

 

Il épouse en 1908 Laure Germaine, danseuse au Moulin Rouge, modèle de plusieurs peintres dont Casagémas, fou amoureux d'elle, qui se suicida alors qu'il qu'il partageait avec Picasso son atelier de la rue Gabrielle.

                                                 Portrait de Germaine (Picasso)

C'est elle qui, charmée par les maisons colorées de Catalogne où elle se rendit avec son mari, émit le désir d'ouvrir un restaurant et de peindre en rose l'établissement.

La maison sans nom, maintes fois photographiée sur les cartes postales, maintes fois peinte quand elle était crayeuse, se métamorphosa alors en "maison rose" pour l'éternité montmartroise!

     L'endroit est apprécié des peintres et poètes. Bruant y vient en voisin avant de choisir un grand appartement dans l'opulent immeuble de la rue Christiani, proche des Galeries Dufayel.

Ramon Pichot meurt en 1925 et Germaine se retrouve seule pour s'occuper de la Maison Rose. Les temps sont difficiles car dans ces années de spéculation, la Butte est la proie des promoteurs qui n'hésitent pas à racheter les vieilles maisons, les détruire et élever à leur place des immeubles lourdingues

"Des maisons d'six étages....Ascenseur et chauffage....Ont r'couvert les anciens talus.... Le P'tit Louis réaliste est dev'nu garagiste.... Et Bruant a maint'nant sa rue...

Bruno Emile Laurent

Bruno Emile Laurent

    Voyez ce qu'il advint de la maison de Mimi Pinson, de celle de Berlioz! De tant et tant d'autres! Bien sûr la Maison rose comme ses voisines fut menacée et on se demande comment Gabrielle put résister aux sirènes des spéculateurs. 

                                                               Nathalitay

Parce qu'elle a refusé de disparaître la Maison Rose!

Autour d'elle d'autres maisons plus luxueuses, plus hautes, ont été élevées. La petite maison est restée là et c'est peut-être pour cette raison qu'elle est plus qu'une image de Montmartre, plus qu'un cliché : un symbole de la résistance montmartroise, pot de terre contre pot de fer, mais parfois victorieuse.

Non loin de là, sur le terrain où devaient s'élever trois immeubles de 7 étages, sensible à la mobilisation des habitants parmi lesquels le moins virulent n'est pas Poulbot, la ville rachète le terrain où seront plantées les vignes, en souvenir du glorieux passé viticole de la Butte.

Gabrielle meurt en 1948 et n'a pas un long voyage à faire pour rejoindre le petit cimetière Saint-Vincent où Ramon l'attend sans impatience depuis des années.

La maison est rachetée par Béatrice Miolano. Elle continue d'être fréquentée par des artistes, des écrivains qui aiment son trottoir ensoleillé.

                                    Dalida en 1970. Le Maison Rose est alors blanche!

           Aznavour en 1960, voisin du restaurant puisqu'il habita rue Saint Rustique

Audrey Hepburn? Hélas non mais le mannequin de Givenchy qui lui sert de modèle (Jacky)

La suite de l'histoire n'est pas palpitante. La maison célèbrissime poursuit sa carrière de star.. Après quelques années elle passe de gérance en gérance, change de couleur, oublie son glorieux passé. 

 

Finalement, c'est la petite fille de Béatrice Moliano, Laurence qui en 2017 redonne au restaurant son aspect d'antan. 

 

Les touristes sont au rendez-vous, les amoureux de Montmartre sont rassurés, la Butte n'est pas près de perdre une de ses dernières maison, un témoignage modeste au fond, une image immortalisée par Utrillo... chantée par Aznavour ... au temps où Montmartre accrochait ses lilas jusque sous nos fenêtres.

                              Aznavour rue Cortot près de la Maison rose.

"Quand on descendait de la Butte où je vivais à mes débuts...Nous y avions un  point de chute accroché à un coin de rue... On l'appelait la maison rose, rose bonbon décolorée... Comme une maison de poupée..."

                                Aznavour et les gosses de Montmartre, rue Poulbot

Quand il revenait sur la Butte, il ne manquait pas de s'y rendre et et de faire mentir sa chanson qui prétendait que "Montmartre semblait triste et les lilas étaient morts."

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