Niki (Plume) en septembre au refuge des Pachats

                            Bella au refuge, en septembre, dans l'infirmerie

                                          11 rue des remparts. Le refuge des Chats du Bastion.

Il fallait bien que cela arrivât après trois mois d'été et ma visite quasi quotidienne au refuge du Château d'Oléron.

Le 22 octobre a été le grand jour, celui de l'adoption de deux chattes du Bastion.

                                                                   Le grand  dortoir du refuge

Choisir est si difficile...

J'avais envie de les emmener tous avec moi dans un domaine idéal protégé par de hauts murs de la méchanceté du monde. Dire leur nom me pince le coeur. Je les revois confiants et attentifs, me suivant dans l'enclos où ils passent la journée. Pepsi, Gary, Chouchou, Camel, Dora, câlin, Saphir, Doudou...

Tous ceux que je n'ai pas choisis...

                                              Titiche en novembre 2013. Trois mois avant sa mort.

Il y avait un obstacle à surmonter. Celui de la présence de Titiche morte en février  et qui reste si vivante que parfois je la vois cogner ses petites pattes contre la vitre.

La nuit, je la sens contre mes jambes.

                                                                          Titiche et son ourson blanc

Huit mois ont passé depuis qu'elle est morte dans mes bras.

Nous avons mis ses cendres dans la peluche sur laquelle elle aimait dormir.

                                                                               Plume

Et puis nous avons franchi le Rubicon.

Nous sommes allés au refuge. Nicole avait remarqué depuis que je l'avais photographiée une petite chatte au regard de Gelsomina, doux et suppliant. Elle s'appelle Niki, elle a été trouvée le 15 août avec cinq petits qui venaient de naître. Une bonne fée du refuge passait par là. Elle ne pouvait la recueillir avec ses petits; elle l'a donc nourrie quelques jours et puis les petits ont disparu. Ont-ils été adoptés? Ont-ils été tués?

Niki a été recueillie et soignée, jour après jour.

Dans l'enclos où elle vivait, elle restait devant la grille et regardait de ses grands yeux tout ce qui se passait au-dehors.

Si la porte s'ouvrait, elle ne tentait pas de sortir. Elle savait que le monde normal, celui de la rue et de l'indifférence n'est pas généreux pour les chats errants.

                                                                            Bella

La deuxième qui est en réalité la première que j'avais remarquée, c'est Bella. Elle s'était réfugiée, il y a deux ans, dans la zone des bâtiments techniques de la ville. Elle se cachait sous des enchevêtrements de matériel de chantier, tapie sous des planches, quasi inaccessible. Elle a eu des petits. Encore une fois, c'est une bonne fée qui a tenté de la nourrir, de l'apprivoiser. Elle aussi s'est retrouvée au Bastion.

Elle était si craintive qu'elle ne pouvait supporter la présence des autres chats qui l'effrayaient. Elle a été placée dans la minuscule infirmerie avec une chatte malade et des petits qui étaient mis là pour passer la nuit dans une cage. Elle est restée plus de deux ans dans ce réduit avec pour tout exercice le saut qu'il lui fallait accomplir pour aller à sa litière ou pour ronronner sur les genoux des dames qui venaient nettoyer le réduit et lui apporter un peu de tendresse.

Pendant trois mois, je l'ai caressée chaque matin. J'ai brossé son poil épais. J'ai su que je ne pourrais jamais la laisser....

Alors voilà! Elles sont là toutes les deux.

Bella dont nous ne changerons pas le nom car après plus de deux ans, elle en a pris l'habitude.

Elle a les couleurs de Missou mon avant-dernière chatte, la plus douce, la plus extraordinaire des chattes, recueillie au refuge de Gennevilliers, celle qui est tombée dans ma vie alors que j'allais mal et que je sortais d'une histoire d'amour et de trahison qui me donnait envie de quitter la terre des hommes.

                                                           Missou en Ardèche, il y combien d'années déjà....

Elle m'a donné une sacrée leçon de vie. Elle ne cessait de chanter le bonheur en ronronnant contre vents et marées... malgré les maladies, malgré les dents à arracher une à une...

Elle dormait, la tête contre mon cou, et en plein sommeil déclenchait des ronrons d'amour, histoire de tenir à distance les fantômes de la nuit...

                                                         Titiche... Une des dernières photos...

La deuxième ressemble à Titiche, svelte, juvénile, une petite bouille à recevoir le Bon Dieu sans confession.

Moi je dis qu'elle ressemble à Nicole. Nicole a de grands yeux et elle lève les sourcils, étonnée, attentive, comme elle, comme Gelsomina.

Le premier jour, elles sont restées cachées sous le buffet. La nuit Bella est venue sur le lit et nous a donné des coups de bélier. Plume a attendu le lendemain pour se dresser sur les pattes et envoyer sa tête contre nous pour atteindre plus vite la main qui se tendait vers elle.

Maintenant c'est à la vie à la mort.

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Liens:

Les poèmes, les articles, les dessins, les peintures de chats Chats.

Les Pachats du Bastion. Refuge des chats. Le château. Oléron.

Les Pachats du Bastion. Chats. Refuge. Le Château. Oléron. Eté 2013.

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Les chats d'Anne Mortimer sont de parfaits chats pour cartes postales. Ils sont beaux, grassouillets, luxueux.

Ce sont des chats d'intérieur même si parfois ils se promènent dans la nature...

Ils sont comme tous les chats, toujours intéressés par ce qui se passe, une feuille qui bouge, un poisson dans le bocal, une plume ou une feuille emportée par le vent...

Anne Mortimer les peint sans tenter de les "interpréter".

Son regard est photographique et son style proche des dessins pour livres d'enfants.

Parfois, elle laisse percevoir le mystère et la sauvagerie, comme avec ce chat blanc et noir qui reste immobile dans la neige et le froid, fasciné par un spectacle que lui seul découvre...

Le plus souvent, les chats domestiques occupent comme le vôtre ou le mien, les meilleurs endroits de la maison.

Ils sont capables d'entrouvrir les tiroirs et de se lover sur les pulls de bonne laine imprégnés du parfum de leurs "maîtres".

      Rares sont ceux qui vont dans les gouttières et quand par hasard ils se promènent sur les toits c'est comme deux amoureux qui rêvent devant le panorama de la ville.

      Parfois les chats sont représentés sur fonds d'étoffe ou décors de fleurs...

Les aquarelles d'Anne Mortimer ne représentent pas que des chats.

Bon nombre d'entre elles sont consacrées aux fleurs ou aux oiseaux...

L'artiste vit dans la campagne et aime suivre les saisons. Aussi attentive aux parfums et aux bruits de la nature qu'un chat!

Anne Mortimer a un nom célèbre...

C'est celui (à condition d'ajouter la particule "de" ) d'une femme éminente de l'histoire britannique puisqu'elle fut la grand-mère des rois Edouard VII et Richard III!

Elle vit plus roturièrement à Nottingham et porte avec élégance sa cinquantaine...

... Evidemment ses chats sont parfaits pour les voeux de Noël!

Chaleur... Cadeaux... Amour... Les chats d'Anne Mortimer sont les chats du bonheur.

Il ne faut pas leur demander plus!

Les vrais chats, les errants, les inquiets, les craintifs, les survivants de plusieurs siècles de persécution ne sont pas "british", ce sont les chats de Montmartre, ceux du plus grand dessinateur qui les ait jamais aimés et peints : Steinlen!

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Liens :

Liens: Chats. Poèmes, Art, photos....

Steinlen. (1) Les affiches et les chats.

Foujita. Les chats. (3)

FOUJITA. Femmes fillettes et chats. (2)

Léonor Fini. Chats. Tableaux. (1)

Peintre chats. rue Lepic. Raymond Guix.

Chats et grands peintres. Susan Herbert. (1)

Chats: Calendrier. Cartes postales de Marc Boulanger.

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Les vacanciers de la Toussaint ont de la chance. Le vent souffle du sud, la mer a gardé sa température estivale, plus de 20°, fin octobre!

N'évoquons plus la plage superbe aux hautes dunes, l'infini de sable blond sans un caillou...

Prenons la Plage de la Giraudière pour ce qu'elle est aujourd'hui, malmenée par les vacanciers de l'été, menacée par l'évolution climatique mais toujours belle et sauvage malgré ses blessures.

Quelques photos de la fin d'après-midi du 21 octobre...

Pour les rêveurs et les amoureux de l'île d'Oléron...

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Liens :

Oléron. Les Plages. Classement alphabétique.

Charente Maritime. Classement alphabétique. Liens.

Plage de Grand-Village. La Giraudière. Les arbres aux cailloux.

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L'avenue Rachel va du boulevard de Clichy au cimetière Montmartre. Elle ne mesure que 104 mètres de long, ce qui ne l'a pas empêché de changer plusieurs fois de nom.

                                           Rue du Cimetière du Nord (1886)

Elle fut à l'origine rue du Cimetière Montmartre (1825) puis rue du Cimetière du Nord (1867) avant de prendre son nom actuel en 1899.

Sous l'occupation lorsque l'Institut d'Etude des Questions Juives s'illustrait comme on sait, le capitaine Sézille tenta d'imposer son brillant projet de marquer d'une étoile jaune toutes les plaques de rues portant un nom juif avant de les débaptiser! L'avenue Rachel faisait partie de la liste.

C'est encore ce sinistre personnage qui rédigea l'introduction du catalogue de l'exposition de 1941 au Palais Berlitz... 

Il avait toujours avec lui un répertoire des noms juifs, ce qui permettait à ce rustre de savoir que Rachel était juive, Rachel Félix (1821-1858) la tragédienne qui en pleine époque romantique bouleversa le public en interprétant les grands classiques du XVIIème siècle.

                                         Frédérique O'Connell. Rachel dans Phèdre.

On imagine mal à quel point elle était admirée. Elle était une véritable "star" et les hommes les plus en vue la courtisaient. Dans le salon de Mme Récamier où elle était conviée, les plus grands écrivains (Chateaubriand, Lamartine, Musset, Hugo...) étaient à ses pieds. Elle était libre et ne s'embarrassait pas de ses amants quant ils lui devenaient importuns.  Elle eut deux fils, le premier du Comte Walewski fils de Napoléon, le deuxième d'Arthur Bertrand, fils du général qui fut le dernier compagnon de Napoléon à Sainte Hélène.

                                       Jean auguste Barre. Mademoiselle Rachel (Louvre)

Le destin de cette artiste est étonnant. Fille d'un marchand ambulant, elle chante et déclame des poèmes en accompagnant son père dans les rues. Une partie de son répertoire est composé de chansons grivoises dont elle comprend à peine le sens. Quand elle arrive à Paris, elle ne sait ni lire ni écrire et cependant suit des cours au Conservatoire d'art dramatique. Il faut croire que son talent crève les yeux et les oreilles puisqu'à 17 ans, elle entre au Théâtre Français. Elle transforme les tragédies de Corneille et Racine qui ronronnaient depuis des générations en pièces à succès qui soulèvent l'enthousiasme et parfois le délire.

Sa maigreur nerveuse, sa beauté fragile, sa voix timbrée et chantante subjuguent le public. Elle devient rapidement une des femmes les plus célèbres de Paris. Son renom dépasse les frontières; elle part en tournée en Allemagne, en Angleterre et jusqu'aux Etats-Unis où elle se produit au Metropolitan.

La tuberculose la terrasse alors qu'elle n'a que 37 ans. Ses funérailles sont quasi nationales! Plusieurs dizaines de milliers de Parisiens se pressent dans le carré juif du cimetière du Père lachaise.

                                               Tombe de Rachel au Père Lachaise

L'avenue Rachel conduit donc à un cimetière où la tragédienne ne repose pas! 

                                                              Le 3 avenue Rachel

                                                              Le 2 avenue Rachel

L'avenue commence côté pair et impair avec de beaux immeubles dont la façade principale donne sur le boulevard de Clichy. D'un côté on trouve un pub irlandais le Corcoran's Irish Pub et de l'autre l' American Bar! Il faut plaire aux touristes et surtout aux groupes déguisés et vociférants des fans de foot qui débarquent en ligne directe sur la place de Clichy après les matches du Stade de France! 

                                                                                    Le 2

Le bel immeuble de pierres de style 1900 est dû à l'architecte Henri Petit.

                                          Galeries de France. Alger. (arcitecte Henri Petit)

Un architecte qui s'illustra en construisant à Alger les Galeries de France, la Médersa et plusieurs bâtiments de style néo-mauresque.

                                                          Le Casanova, 2 avenue Rachel.

C'est au 2 que fut ouvert dans les années 1920 un cabaret tenu par des Russes en exil. Si l'on en croit le Quotidien de Montmartre du 14 septembre 1930, on y était accueilli par un "authentique" Prince Russe, servi par "un ancien aide de camp du défunt Tsar" et "dépouillé de son pardessus par un amiral qui commandait effectivement dans la Baltique"!

Gageons que la vodka y coulait à flots! 

Toujours côté pair, le bistro de Montmartre petit restaurant sympathique et sans prétention, idéal après une balade dans le cimetière...

Vient ensuite le très bel immeuble du 7 au 9 construit en 1900 sur les plans de l'architecte Albert Walwein dont plusieurs immeubles sont visibles à Paris, notamment dans la rue Réaumur qui est un véritable musée des audaces et des innovations de l'architecture du tournant entre le XIXème et le XXème siècles.

                                                             Le 7

Deux gardiens sont sculptés au-dessus de ses portes. Méduse pour éloigner les importuns...

                                                               Le 9

...et Héraclès dans sa peau de lion pour rappeler aux méchants ce qui risquerait de leur arriver s'ils passaient le seuil avec de mauvaises intentions!

                                                     Le 17 Bistrot Tifinagh

Le Tifinagh, encore un bistrot. Cette fois le mot est écrit avec un "t" contrairement au "Bistro de Montmartre" voisin. Le mot à l'orthographe flottante serait né sur la Butte selon la légende montmartroise, riche en inventions fantaisistes. Les soldats russes après la bataille de Paris (1814) auraient pris l'habitude de réclamer leur verre de vin  en criant "bistro" ce qui signifie "vite" en russe!

En réalité, contrairement à ce que prétend la plaque apposée sur la façade de "la Mère Catherine" place du Tertre, le mot n'est apparu que 70 ans plus tard! Il viendrait du méridional "bistroquet" qui était le nom donné au domestique, puis à l'employé du marchand de vin, puis au tenancier lui même avant de désigner l'établissement!

le "t" que l'on trouve parfois s'explique par cette origine provençale. Montmartre peut aller se rhabiller! 

Avant l'entrée du cimetière, on peut voir, donnant sur la rue Caulaincourt cette pittoresque baraque, le "Café du père Rousseau".

Elle donne une idée de ce qu'étaient les rues de la Butte avec leurs maisonnettes de planches dont il ne reste quasiment plus rien.

Quelques traces de peinture subsistent...

                                                                              Le 8

Côté impair, un immeuble construit en 1930 et composé d'ateliers d'artistes... 

Son architecte est Ulysse Moussali à qui l'on doit le pavillon des Etats du Levant construit sur l'ïle des Cygnes pour l'exposition des Arts et Techniques de 1937 et dont il ne reste rien...

                                                                                   Le 10

                                                                 Le 12

L'immeuble du 12 est dû à l'architecte J.J. Desclers, un des représentants de l'Art Nouveau...

...plus inspiré quand il conçoit la Rotonde de Thaon les Vosges.

                                                                           Le 16

Le dernier immeuble côté pair est une résidence hôtelière à l'architecture banale. Une façade plate et triste, aussi indigente que l'hôtel Ibis de l'autre côté de la rue Caulaincourt et qui a détruit le Gaumont Palace.

L'avantage c'est que les voisins ne sont pas bruyants....

                                                    Entrée du cimetière en 1825

L'avenue Rachel s'arrête là. Malgré la proximité du boulevard et de Pigalle, elle est paisible, à l'écart de l'agitation. Elle est comme un sas entre le plaisir des vivants et la paix des morts! 

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Si les célébrités ont choisi d'habiter le cimetière, rares sont celles qui se sont arrêtées avenue Rachel. On peut citer le jeune Malraux qui après la guerre de 14-18 a loué un meublé dans l'avenue.

Il aimait alors fréquenter le Lapin Agile et le Moulin Rouge. Avec le succès, il changea de quartier en 1920 pour le luxueux hôtel Lutetia et Monparnasse qui avait supplanté Montmartre.

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Liens :

Rues de Montmartre. Classement alphabétique. Articles complets.

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C'est une des plus belles tombes du cimetière Montmartre. On ne peut pas la manquer, elle domine le rond point près de l'entrée (19ème division). C'est aussi une des plus visitées bien qu'Emile Zola ne l'ait habitée que quelques années avant de se faire la malle pour le Panthéon. 

                                            Domicile de Zola, rue de Bruxelles.

On connaît l'histoire. Le 29 septembre 1902, Zola est retrouvé mort dans la chambre de son hôtel particulier de la rue de Bruxelles dans le IXème arrondissement à quelques centaines de mètres du cimetière.

                                                                     Zola sur son lit de mort

Il a été asphyxié par le gaz carbonique et retrouvé étendu sur le parquet. Sa femme Alexandrine est transportée à l'hôpital. Elle survivra.

Zola, l'écrivain des pauvres, le défenseur de Dreyfus avait bien des ennemis et la thèse de l'assassinat fut rapidement évoquée. L'enquête ne put l'accréditer et ce n'est que 50 ans plus tard que Pierre Hacquin, pharmacien de son état réveilla la polémique...

 Il déclara avoir reçu du ramoneur (qu'on appelait encore "fumiste") Henri Buronfosse l'aveu du crime.

Le ramoneur aurait obstrué le conduit de cheminée. Le lendemain il aurait effacé toutes les traces de son intervention.

 Il faisait partie comme le pharmacien des milieux nationalistes toujours furieusement opposés à Zola.

Le crime ne put être prouvé faute de témoins survivants et à cause de la présence dans l'hôtel du fidèle domestique de Zola qui aimait trop son maître pour être soupçonné d'avoir été soudoyé.

La nouvelle de la mort de Zola éclata comme un coup de tonnerre dans toute l'Europe.

En France tous les gros titres lui sont consacrés. L'Aurore est publié avec un liséré noir. La Libre Parole de Drummond s'illustre avec un titre haineux qui se veut ironique: "Un fait divers naturaliste : Zola asphyxié".

Le corps de Zola est embaumé car il faut attendre le rétablissement d'Alexandrine pour l'enterrer.

C'est le 5 octobre qu'une foule considérable suit le convoi jusqu'au cimetière. Des mineurs venus de Denain accompagnent le corps en scandant à voix sourde comme une revendication, une menace et un hommage "Germinal". 

Perdus dans la foule, Jeanne Rozerot la maîtresse de Zola et les deux enfants qu'elle a eus de lui, Denise et Jacques, suivent le cortège.

Anatole France, ami de l'écrivain a du mal à dominer son émotion pour prononcer son discours :

"Zola, dit-il, fut un moment de la conscience humaine".

                                Caricature : Dreyfus et le Général André portent zola sur une civière

Alfred Dreyfus est présent. Il a veillé Zola pendant plusieurs heures et il est là dans les premiers rangs.

Zola n'aura pas vu la réhabilitation de l'homme qu'il avait défendu avec détermination et courage. Ce n'est que quatre ans plus tard qu'aura lieu cette réhabilitation.

                                        Transfert du cercueil de la tombe au Panthéon

Dreyfus sera encore présent le 4 juin 1908 quand Zola sera transféré au Panthéon.

                                             A l'entrée du cimetière, sous le pont Caulaincourt.

Il sera blessé au bras par deux coups de feu tirés par le journaliste Louis Gregori que La cour d'Assises acquittera, estimant que cet attentat était "un acte nationaliste naturel"!!!

                                 Au Panthéon, les académiciens attendent l'arrivée de Zola.

A l'heure où les thèses nationalistes "naturelles" reviennent en force dans notre douce France, Zola comme Hugo et quelques autres reste vivant, fraternel, non pas "moment" mais "permanence de la conscience humaine".

Son monument funéraire de style art nouveau a été conçu par Frantz Jourdain.

Le buste remarquable retient l'attention. Il a été exécuté par un des plus anciens amis de l'écrivain,  provençal comme lui : Philippe Solari.

Les deux Aixois s'étaient connus lorsqu'ils étudiaient à la pension Notre-Dame et restèrent amis toute leur vie. Quand Solari eut un fils en 1873, il le nomma Emile et son parrain fut évidemment Zola!

L'écrivain parle de l'oeuvre de Solari lorsque ce dernier expose son "Nègre debout" au salon de 1868 :

"Il dit adieu au rêve de beauté absolue... la beauté pour lui est devenue l'expression vivante de la nature, l'interprétation du corps humain."

Solari pourrait employer les mêmes termes pour le travail de son ami!

Pendant des années zola reçut chez lui Solari et Cézanne. Les trois Provençaux aimaient évoquer leur province de ciel et de soleil. Etrangement, Solari mourut la même année (1906) que Cézanne, de la même maladie.

Le buste qu'il a sculpté pour Zola est une de ses plus belles oeuvres.

L'écrivain est montré dans la force de l'âge, à la fois puissant et sévère, tout entier habité par une volonté farouche.

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                                                               Alexandrine Emile zola

Sur la pierre tombale sont inscrits plusieurs noms : Alexandrine Emile Zola, 1840-1925, sa femme qui a tenu à faire reconnaître les deux enfants de son mari qui changèrent alors de nom.

                      Jeanne Rozerot, emile Zola, leurs deux enfants, Denise et Jacques

Dr jacques Emile Zola (1891-1963) son fils

Dr Marguerite Emile Zola (1891-1962) sa belle-fille

Dr François Emile Zola (1917-1989) son petit fils

Françoise Le Blond (1911-2007) sa petite fille

                                                                        Zola et ses enfants

                                                        Photo de Denise prise par Zola.

Denise ne repose pas dans le caveau familial. Elle est morte à 53 ans après s'être consacrée à son père sur qui elle a écrit une biographie "Zola raconté par sa fille". Elle s'est intéressée aux films tournés d'après ses oeuvres. C'est elle qui a écrit les sous-titres du film muet de Renoir "Nana"  interprété par Catherine Hessling. C'est elle encore qui a initié le pélerinage à  Médan et rêvé de transformer la maison en musée.

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Liens :

Cimetière Montmartre. Classement alphabétique. Calvaire et Saint-Vincent.

Rues de Montmartre. Classement alphabétique.

Listes des liens des monuments et lieux typiques de Montmartre historique et moderne.

Liste et liens: Peintres et personnages de Montmartre. Classement alphabetique.

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                                                                      Comme chaque année le défilé des Vendanges qui part de la Mairie pour arriver après un long détour au pied du square Louise Michel, attire une foule compacte parmi laquelle les plus malins et les plus assoiffés réussissent à se glisser au 1er rang pour saisir un petit verre de vin que les nombreuses délégations pinardières offrent généreusement....

      On a ressorti les inévitables poulbots qui n'ont pas l'air heureux de gâcher leur dimanche!

                                                 Ils sont suivis des non moins inévitables représentants de la mythique République de Montmartre...

... Une bande de faux "Bruant" aussi sinistres que l'original était gouailleur et provocateur!

                                                                     Les fenêtres s'animent

La plus belle délégation vient de Slovaquie.

Costumes richement brodés, bonnets de mouton des bergers....

Et... chant polyphonique à vous émerveiller les oreilles...

La Poste a envoyé ses facteurs qui au lieu de lettres distribuent des mots d'amour.

L'amour étant cette année le thème choisi pour la fête...

Il faut avouer qu'il y a urgence....

"L'amour est un art comme la musique".

Les "Miss" sont nombreuses cette année.

C'est fou comme chaque village, chaque ville de France a la sienne!

Il y a même un mâle venu de l'Aisne!

Quelques danses au son de la vielle ou du biniou...

Une délégation des Jardins Populaires de Stains...

Elle n'est pas "Miss" mais c'est elle la plus belle!

A l'année prochaine!

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Liens :

Montmartre. La Vachalcade. 15 juin 2013. Photos.

Défilé des Vendanges de Montmartre 2008      

Montmartre. Neige. 13 mars 2013.

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Voilà encore un de ces personnages de Montmartre dont on sait peu de choses mais qui sont restés dans la mémoire du quartier. Sans doute le titre prestigieux et inquiétant de "Premier Ministre de la Mort" dont ce brocanteur s'était paré a t-il beaucoup fait pour qu'on se souvienne de lui!

Constant Daléchamps, avant de s'installer rue Caulaincourt a habité rue du Mont-Cenis. Il était alors cocher de fiacre. On espère qu'il n'emportait pas ses passagers vers le néant comme le faisait l'Ankou des légendes bretonnes.

Quand il cessa d'être cocher, il quitta la rue du Mont-Cenis pour vivre dans une baraque du Maquis. C'est là que lui prit le goût d'entasser des vieilleries qu'il trouvait dans les décharges ou des objets qu'il achetait aux voleurs qui après leurs forfaits se réfugiaient sur un territoire où il était difficile de les retrouver.

Avec le temps Daléchamps gagna quelques sous et put s'installer au 35 rue Caulaincourt, face au maquis qui subsista quelques années encore. Il ouvrit une boutique où l'on pouvait trouver toutes sortes de curiosités, un véritable bazar.

C'est là qu'il prit l'habitude de proposer à ses clients de les représenter à la chambre des députés s'ils votaient pour lui. Il faut avouer que son programme électoral était pour le moins obscur. Il était composé de phrases écrites avec des signes mystérieux peints en noir sur fond blanc. Daléchamps était dans la tradition de ces montmartrois qui utilisaient les élections pour proposer des transformations farfelues, loufoques, poétiques ou incompréhensibles! 

Il avait également une passion pour les pigeons qu'il rameutait sur son toit en faisant tournoyer un drapeau tricolore. Ses pigeons avaient pour nom Liberté, Marianne, On-les-aura ou Coup de rouge... Daléchamps leur peignait les ailes en bleu, en blanc en rouge..

C'étaient des pigeons patriotes!

il les envoyait volontiers voyager au-dessus du cimetière Montmartre, en bas de la rue Caulaincourt. Peut-être, à fréquenter les tombes, lui rapportaient-ils des informations sur l'au-delà qui justifiaient qu'il pût se prévaloir du titre de "Premier Ministre de la Mort"!

                                       Cimetière Montmartre et Pont Caulaincourt

Avec les années qui passaient et ravageaient la Butte qui se transformait peu à peu en quartier bourgeois, Daléchamps devint maussade et amer. Il sombra dans une mélancolie qui l'isola peu à peu de sa clientèle. Conscient qu'il risquait de déraper, il demanda lui même à la police de le mettre hors d'état de se nuire et de nuire à autrui...

Il termina ses jours dans un asile où certains de ses pigeons tricolores le suivirent et continuèrent de voyager entre le cimetière et leur maître. Sans doute Daléchamps s'en alla t-il serein et apaisé, retrouver cette Mort dont il s'était voulu le Premier Ministre dévoué.

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                  Sur la plage de la Giraudière, fin septembre

                         L'oiseau mort   

La mer a déposé sur le rivage

Un oiseau mort

Les ailes écartées

Les yeux crevés

Un large trou sur le poitrail

Malgré le mazout qui poissait son plumage

On pouvait reconnaître

Un Fou de Bassan

L'oiseau blanc

Au reflet d'or

Dont le regard est un éclat du ciel

Il était jeté sur la plage

Le cou penché sur le côté

Le coeur ouvert où s'accrochait un crabe

Les ailes étendues sur une planche

Comme clouées sur une croix

J'ai ramené sur lui le sable

Où se mêlaient les algues noires

S'il est vrai que Dieu a créé l'homme et le Fou de Bassan

Un jour qui sait

Il se redressera

Et face au vent

s'envolera

Dans les nuages

                                                    Fou de Bassan (Photo Andreas Trepte)

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