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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Cimetière., #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Tombe de Géronimo Médrano. Le clown Boum Boum. Cimetière Montmartre. division 2, avenue Berlioz.
Tombe de Géronimo Médrano. Le clown Boum Boum. Cimetière Montmartre. division 2, avenue Berlioz.

     Une élégante chapelle de pierres s'élève au bord d'une des avenues "chic" du cimetière Montmartre (avenue Berlioz, division 2). Elle porte, gravé sur sa façade, un nom célèbre qui a longtemps brillé sur le fronton d'un des plus beaux cirques de France... le cirque Médrano sur le boulevard Rochechouart.

Tombe de Géronimo Médrano. Le clown Boum Boum. Cimetière Montmartre. division 2, avenue Berlioz.

    Un surnom de la famille est mis à l'honneur, un surnom qui résonne aussitôt dans le silence des tombes : Boum Boum!

 

Tombe de Géronimo Médrano. Le clown Boum Boum. Cimetière Montmartre. division 2, avenue Berlioz.

     Boum Boum!

    De son véritable nom Geronimo Médrano. Il était clown de son métier et quand il entrait sur la piste, il se tournait vers l'orchestre et en claquant des mains, il disait "boum boum". Aussitôt les tambours battaient et la musique de déchaînait.

    Les spectateurs le surnommèrent très vite avec cette onomatopée et il entra dans la grande histoire du cirque avec ce nom déclencheur d'orages!

Tombe de Géronimo Médrano. Le clown Boum Boum. Cimetière Montmartre. division 2, avenue Berlioz.

     Il est né loin de Montmartre, en Espagne, en 1848.  Il est très tôt attiré par le cirque et plus particulièrement par le trapèze volant. C'est en voltigeant dans les airs, sous le chapiteau de toile qu'il commence sa vie de saltimbanque.

                                      Les trapézistes. (Toulouse Lautrec)

     Attiré par Paris, la ville de tous les possibles et de toutes les lumières, il est embauché par Fernando (de son vrai nom Ferdinand Wartenberg) qui, le succès aidant, s'installe sur un terrain vague, boulevard de Rochechouart en 1873.

Tombe de Géronimo Médrano. Le clown Boum Boum. Cimetière Montmartre. division 2, avenue Berlioz.

     Le cirque est alors à la mode et la fréquentation est telle que Fernando peut faire construire en 1875 un bâtiment en dur, un cirque remarquable de deux mille deux cents places, dû à l'architecte Gustave Gridaine.

Tombe de Géronimo Médrano. Le clown Boum Boum. Cimetière Montmartre. division 2, avenue Berlioz.

     Un bâtiment exceptionnel, un des plus beaux cirques jamais construits. Il ne survivra pas aux années pompidoliennes et sera détruit, comme les Halles de Baltard, comme le Palais Rose de l'avenue Foch, comme les quais de Seine! Tristes années où Paris voit disparaître, sous la présidence d'un fin lettré qui à l'époque faisait office de maire de Paris, quelques uns de ses trésors architecturaux!

... A sa place, un indigent immeuble, agressif et sinistre s'élève, défigurant ce quartier de music halls !

 

     Dans l'écrin disparu, Boum Boum fut pendant quinze ans la vedette aimée du public. Il séduisait par son justaucorps à fleurs, sa coiffure de chanvre hérissée de cornettes.

    Il était drôle et poète à la fois, s'entourant d'animaux familiers qui lui obéissaient avec confiance. Il plaisait beaucoup aux enfants qui n'avaient aucune peur devant ce bonhomme original et léger dont Mac Do n'aurait pu s'inspirer pour créer son hideux épouvantail.

 

    On imagine mal sa popularité. Elle atteignit une apothéose après une anecdote qui fut considérée quasiment comme un miracle.

   Un enfant gravement malade avait émis le vœu de revoir le célèbre Boum Boum qui l'avait fait rire deux ans avant qu'il eût été quasi paralysé. Boum Boum se rendit au chevet du gamin, régulièrement.... et un jour, après une de ses visites, l'enfant commença à aller mieux. Il guérit et sortit de l'hôpital.

     Il n'en fallait pas plus pour que le public mît une auréole sur la tête du clown généreux!

 

     Le cirque "Fernando" est à la mode et attire toutes les classes sociales. Les peintres montmartrois font partie de ses adeptes. Le cirque leur offre le sujet de leurs toiles et de leurs dessins. Les plus grands artistes y ont peint : Van Dongen, Renoir, Seurat, Toulouse Lautrec, Degas, Picasso.......

 

Tombe de Géronimo Médrano. Le clown Boum Boum. Cimetière Montmartre. division 2, avenue Berlioz.

     Quand Fernando se retire, c'est Geronimo qui prend la direction du cirque. Le succès sera constant et Boum Boum devenu gestionnaire fait appel à des talents nouveaux, notamment aux Fratellini. Les clowns ont changé, le goût du public a évolué. Le gentil Boum Boum, un peu rêveur, un peu naïf, n'est plus à la mode.

 

     En 1905, il perd le grand amour de sa vie, sa femme Charlotte Blanche. C'est pour elle qu'il fait édifier la chapelle du cimetière Montmartre.

 

Tombe de Géronimo Médrano. Le clown Boum Boum. Cimetière Montmartre. division 2, avenue Berlioz.

    Plus tard, il se remarie et devient père. Son fils Jérôme né en 1907 prendra un jour la relève. 

 

     En 1912, Boum Boum qui avait commencé sa vie de saltimbanque en voltigeant dans les airs, est frappé de paralysie. Il meurt le 27 avril... à 64 ans.

 

     S'il revenait sur le boulevard de Rochechouart, il aimerait dire "boum boum" et faire disparaître le blockhaus qui a écrasé le cirque où Degas peignit Mademoiselle Lala qui s'envolait vers les étoiles!

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Monuments. Cabarets. Lieux
Le Rat Mort. Place Pigalle.
Le Rat Mort. Place Pigalle.

     Voilà un "café" dont le nom provocateur est resté dans la mémoire montmartroise! Le rat mort! 

Le Rat Mort. Place Pigalle.

     Au 7 place Pigalle, il y avait en 1835 un limonadier. Son établissement s'appelait banalement "Café Pigalle". 

Le Rat Mort. Place Pigalle.
Le Rat Mort. Place Pigalle.

     Afin d'attirer plus de clients, le Café Pigalle se refit une beauté. Du sol au plafond, il se mit à neuf sans changer de nom.

C'est ici qu'intervient la légende ou la réalité. Chacun choisira ce qui lui convient!

Le Rat Mort. Place Pigalle.
Le Rat Mort. Place Pigalle.

     Trois hypothèses.

     La plus communément admise est que l'on trouva, le jour de l'inauguration, un rat crevé dans la pompe à bière. Les consommateurs étonnés avouèrent qu'ils avaient trouvé à la boisson un petit goût original, pas désagréable du tout !

                                                       Rat îvre carte KMCoriginals

Le Rat Mort. Place Pigalle.

     La deuxième hypothèse veut que les premiers clients incommodés par l'odeur humide des plâtres récents, se bouchèrent le nez en s'exclamant qu'il flottait dans l'air une odeur de rat crevé!

     La dernière hypothèse évoque l'odeur pestilentielle qui flottait sur la place Pigalle, autour de la fontaine de Davioud où les poissonnières jetaient les vidures de leur marchandise et où les chiens du quartier se donnaient rendez-vous! Le café n'en était séparé que de quelques mètres!

"Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard (...). Les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes s'y débarrassent de leurs rebuts de poissons, le soir c'est là que l'on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier."  (Lettre de 1868 de la direction des Eaux et Egouts de Paris)

Le Rat Mort. Place Pigalle.

     En Montmartrois fidèle et discipliné, j'opterai pour la première hypothèse, plus "savoureuse" et plus fantaisiste tout en laissant mon esprit cartésien préférer la dernière!

Après tout, il y eut un vrai chat noir au Chat Noir, pourquoi pas un vrai rat crevé au Rat Mort?

Le Rat Mort. Place Pigalle.

     Le décor du café, de la fin du XIXème retraçait l'existence d'un rat bourgeois. Les dessins étaient de Joseph Faverot (1862-1915).

Quelques gravures nous permettent d'imaginer les panneaux qui couvraient les murs :

                                            Le baptême du rat (Faverot)

                                                         La noce

La noce

                                                       L'orgie

L'orgie

                                                La mort!

La mort!

     Vers le milieu du XIXème, s'ouvrit de l'autre côté de la rue, un autre café, "La Nouvelle Athènes" qui attira de nombreux artistes. Par chance pour notre café, le patron ombrageux se brouilla avec les plus turbulents de ses clients qui derechef franchirent le Rubicon (la rue Frochot) et s'installèrent au Rat Mort lui assurant un succès inespéré.

Le Rat Mort. Place Pigalle.

     Parmi les nouveaux habitués figurent des "personnages" familiers du Montmartre de la Bohême, à commencer par celui qui immortalisa cette bohême, Henri Murger.

 

    Baudelaire bien sûr qui vient en voisin de la rue Frochot où habite celle qui y tient salon et qu'il idéalise, Apollonie Sabatier, connue sous le nom de " Présidente Sabatier", femme d'une grande beauté et d'une grande culture qui réunit autour d'elle, avec l'auteur des Fleurs du Mal  Flaubert et Gautier,

 

     Alors qu'elle suscite des passions amoureuses chez Gautier, elle provoque chez Baudelaire un élan mystique. Elle l'entraîne vers les hauteurs et lui permet d'échapper aux tentations de la chair qu'il vit comme une malédiction. Elle est pour lui le versant lumineux de la femme quand Jeanne Duval en est le versant d'ombre:

 

'(...) Je suis belle et j'ordonne                                                                                                            Que pour l'amour de moi vous n'aimiez que le Beau;                                                                        Je suis l'Ange gardien, la Muse et la Madone."                                                                                                       (Baudelaire. Que diras-tu ce soir pauvre âme solitaire)

     La liste de ceux qui ont fréquenté le Rat mort est impressionnante. On trouve parmi eux quelques artistes typiquement montmartrois comme Willette ou Steinlen et d'autres qui font partie des artistes majeurs du XIXème siècle : Forain, Lautrec, Courbet...

                                      Le Rat Mort 1879. "La sœur du pâle voyou" (Forain)

       La clientèle habituée prend des couleurs différentes avec les années. Pendant la Commune, ce sont des Communards gradés qui s'y donnent rendez-vous. Dans les années 80, les politiques se mêlent aux artistes.

    On s'étonne que peu de peintures aient immortalisé le lieu. On ne connaît que le tableau de Lautrec et plus tard celui de Vlaminck.

 

    Lautrec a représenté, dans un des petits salons privés de l'établissement où les cocottes dînent au champagne avec leur amant du jour,  Lucie Jourdan et son "bienfaiteur" qui semble se détourner pour ne pas apparaître sur la toile!

Le Rat Mort. Place Pigalle.

     Parmi les clients célèbres, comment ne pas évoquer Verlaine et Rimbaud? Un incident annonciateur d'autres drames eut lieu en 1872 dans cet établissement. Les deux amants étaient attablés et Rimbaud imposa un jeu qu'il aimait et qui consistait à planter la lame d'un couteau entre les doigts écartés de la main de son vis à vis. Il blessa Verlaine au poignet et tout se termina par une rixe qui valut au poète des Poèmes Saturniens une longue estafilade à la cuisse.

 

Le Rat Mort. Place Pigalle.
Le Rat Mort. Place Pigalle.

     Le Rat Mort connaîtra d'autres avatars. Il deviendra à la fin du XIXème siècle un des lieux montmartrois fréquentés par les lesbiennes. La plus combative d'entre elles est surnommée Albertine Wolf. Si l'on en croit Willette, c'est sa laideur qui lui valut l'honneur d'être ridiculisée par la féminisation du nom d'Albert Wolf, célèbre critique du Figaro.

 

 

     Willette l'évoque dans son livre de souvenirs "Feu Pierrot" en des termes qui nous font mesurer le gouffre qui nous sépare de la misogynie de cette époque. 

"La plus effrénée de ces pauvres femmes prétendant à la dignité masculine, n'avait pu arriver qu'à la parfaite ressemblance de l'horrible critique d'art du Figaro. Aussi l'appelait-on Albertine Wolf."

 

 

Albert Wolf (Nadar). (Manet)
Albert Wolf (Nadar). (Manet)

Albert Wolf (Nadar). (Manet)

Le Rat Mort. Place Pigalle.
Danseuse au Rat Mort. (Vlaminck 1906)

Danseuse au Rat Mort. (Vlaminck 1906)

     Le Rat Mort fut encore en 1934 le théâtre d'un fait divers lié à la mafia corse de Pigalle qui se livrait une guerre fratricide sur fond de racket sur la cocaïne. Jean Paul Stefani veut éliminer son rival Ange Foata. Alors que l'Ange en question sirote un verre au Rat Mort, Stefani tire sur lui, et le rate (apparemment c'est lui qui avait un verre dans le nez!) Par malheur, le fils d'Ange, âgé de 5 ans est tué. Ce sera le début d'une série de meurtres dans une vendetta qui durera plus de deux ans.

                                     (Procés de Jean Paul Stefani en novembre 1936)

Le Rat Mort. Place Pigalle.

     Mais déjà le Rat Mort n'était plus que l'ombre de lui-même. Il se dégrada peu à peu et fut racheté pour être transformé en boîte de nuit "Eve"...

 

     Il faut croire que la pomme ne fut pas assez succulente car Eve quitta les lieux et laissa la place à Cupidon.

 

      Mais il n'eut pas plus de succès et il quitta, penaud, la place Pigalle. Signe des temps, c'est une banque qui lui succéda.

Le Rat Mort. Place Pigalle.

     Une enseigne qui a défrayé la chronique ces dernières années.

     Gageons que le Rat Mort se trouve à l'aise  dans la bonne odeur des coffres forts et qu'aujourd'hui, sur la Place Pigalle, il est ressuscité!

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Cimetière.
Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.

Elle a rejoint dans la maison de verre Michel Berger et Pauline. Les voilà réunis en cet endroit précis, dans cette serre sous les fleurs.

 

Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.
Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.

     Le lieu est facile à trouver, dans le cimetière où tant d'artistes passent depuis le début du XIXème siècle leur éternité.  Il suffit du suivre l'avenue de la Croix à partir du grand rond-point et d'aller 29ème division jusqu'à l'allée de Montmorency.

 

Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.

     Le refuge de cristal est là, presque à l'angle, proche de la colossale statue de l'homme nu assis, aussi léger que le bronze est lourd. 

 

     Chaque fois que j'ai rendu visite à France Gall, il y avait, silencieux et recueillis des visiteurs aux cheveux blancs, des amis de celle qui faisait partie de leur jeunesse, avec son sourire d'enfant, sa voix de miel et de citron.

 

    Les fleurs se fanent peu à peu, centaines de bouquets posés là, avec un mot affectueux.

 

     J'ai regardé avec nostalgie le bouquet offert par les anciens du lycée Paul Valéry, parce ce fut mon lycée, une grande barre triste prise entre le périphérique et les boulevards des maréchaux... Le sacré Charlemagne avait de quoi se faire apostropher!

 

     Sur des couronnes et sur de simples bouquets, il y avait écrit "quelques mots d'amour"...

     Peut-être France Gall aurait préféré d'autres paroles que celles, douloureuses, que Michel Berger écrivit pour Véronique Sanson après son départ...

Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.

     Ces quelques photos d'un jour gris de janvier, avec parfois une tombée de soleil...

    Une visite à celle qui vit pour toujours dans la lumière des projecteurs et la douceur mélancolique de nos souvenirs.

 

Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.
Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.
Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.
Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.
Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.Tombe de France Gall. Cimetière de Montmartre. 29ème division.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Femme au perroquet. Musée d'Orsay. Georges Bottini.

Femme au perroquet. Musée d'Orsay. Georges Bottini.

Une demoiselle au Moulin Rouge. (Bottini)

Une demoiselle au Moulin Rouge. (Bottini)

     Montmartre aurait-il oublié un de ses enfants les plus authentiques et les plus doués? Aucune plaque, aucune rue, aucun escalier (à ma connaissance) ne rappelle à notre souvenir un peintre éminent qui fut Montmartrois plus que tout autre : Georges Bottini.

                                                         (Autoportrait au turban. Bottini)

Georges Bottini. Autoportrait.

Georges Bottini. Autoportrait.

     Il est, comme Degas, né dans le IXème arrondissement, mais contrairement à ce dernier, dans un milieu modeste. Son père est coiffeur rue Pierre Fontaine où la famille habite et sa mère est blanchisseuse rue Joseph de Maistre.

 

Georges Bottini. Grand peintre méconnu de Montmartre.

     La photo de la mère de Georges Bottini, Léontine Laure Bazin m' a été communiquée par un neveu (à la 4ème génération) du peintre. Elle est sans doute rarissime et je remercie Pierre C. de nous donner cette image qui lui redonne vie et sourire.

Femme allongée (Bottini)

Femme allongée (Bottini)

     Georges Bottini quitte l'école prématurément, comme beaucoup d'enfants dont la famille ne peut assurer les frais scolaires. Il passe de petit boulot en petit boulot mais il se passionne pour la peinture et il se forme lui même en fréquentant les musées. Il ne voit pas passer le temps quand il visite le Louvre.

"Il passait des heures à méditer Goya, Watteau, Rembrandt, Velasquez." (Bouhelier)

 

     Parti de chez lui, il habite une petite chambre rue d'Amsterdam, qu'il partage avec Pawlowsky né la même année que lui et qui fera une carrière d'écrivain, de critique, de cycliste inconditionnel! (Est-ce sous son influence que Bottini dessine une affiche vélocipédique?)

Le roman le plus connu de Pawlowsky reste "le voyage au pays de la quatrième dimension" illustré par Sarluis. Bottini n'aura pas l'occasion de le lire car il sera publié trois ans après sa mort.

 

     Les deux amis sont inséparables d'un troisième, Fabien Launay qui est peintre. Ensemble ils fréquentent les cabarets montmartrois et notamment l'Âne Rouge, avenue Trudaine. Launay mourra plus jeune encore que Bottini, à 26 ans.

"Nous étions trois amis intimes qui avions vingt ans aux alentours de 1897, Bottini, Launay et moi." (Pawlowski)

                                       (Peinture de Launay : Portrait d'une jeune femme)

                                           (La femme au renard. Bottini)

   

     C'est dans l'atelier libre de Cormon sur le boulevard de Clichy que Bottini apprend du maître l'exigence de la composition et c'est au contact d'élèves exceptionnels comme Van Gogh ou Toulouse Lautrec qu'il pressent les chemins nouveaux et se passionne pour les nouvelles recherches...

 

                 

La fonderie. (Cormon)

La fonderie. (Cormon)

     C'est encore chez Cormon qu'il rencontre celui qui allait devenir un véritable ami et qui habite près de chez lui, rue Clauzel : Louis Anquetin (1831-1932)

                                         (Au bar. Louis Anquetin 1891)

     C'est avec lui dont il partage le goût pour les estampes japonaises, comme Lautrec, qu'il s'intéresse aux nouveaux courants qu'on appellera divisionnisme puis cloisonnisme. Mais ce qui étonne c'est la facilité et le talent avec lesquels il illustre ces courants.

                                                (Danseuse espagnole et musciens. Bottini)

    

On pense aux symbolistes, aux nabis, aux impressionnistes...  On reconnaît une parenté avec Lautrec, avec Van Dongen, avec Van Gogh mais en réalité, c'est Bottini que l'on rencontre et sa formidable liberté. Il est capable de créer des dessins de mode, des affiches, des paysages urbains, des scènes de cabaret, des intérieurs... tantôt critiques, ironiques, tantôt tendres et attentifs.

Scène de la vie parisienne. Bottini.

Scène de la vie parisienne. Bottini.

     Il  sympathise avec Jean Lorrain avec qui il partage le goût des lieux interlopes, les cabarets et les bordels.

"Petit coq de village, tôt éveillé à la sensualité, il aimait la compagnie des filles faciles et ses bonnes fortunes ne se comptaient plus." (Bouhelier)

Au bar. La femme en blanc. (Bottini)

Au bar. La femme en blanc. (Bottini)

     C'est pour Jean Lorrain qu'il illustre un roman qui a pour cadre une maison close où se côtoient différents mondes et différents vices. Bottini comme Lorrain connaissait le sujet!

 

     Comme Lautrec, il aime représenter des Lesbiennes, mais alors que chez Lautrec, la tristesse et la lassitude dominent, chez Bottini c'est plutôt le naturel et l'insouciance.

 

     Sa première exposition avait pour titre : "Bars et maisons closes" et faisait la part belle aux prostituées, aux lesbiennes, aux "insexuées" ou aux  pierreuses (prostituées des rues).

     C'est ce monde-là qui le fascine et le hante. Il est un oiseau de nuit, un observateur au regard amical ou aiguisé qui oublie sa misère chronique en se réfugiant dans les bordels. 

     Saint-Georges de Bouhelier (fondateur de revues littéraires, romancier, auteur de nombreuses pièces, proche de Zola) peut écrire à son sujet :

"A trente ans il avait approfondi son art au point qu'il pouvait s'exprimer avec de simples pinceaux d'une façon aussi expressive qu'Edgar Poe l'a fait au moyen d'une plume."

 

     Picasso qui arrive à Paris est impressionné par cet artiste incandescent dont le critique Arsène Alexandre dit  qu'il est "le Goya de Montmartre, le Guys de notre époque"

 

Georges Bottini. Grand peintre méconnu de Montmartre.

    Mais Bottini vit si intensément, de nuit blanche en nuit blanche, accompagnées de la fée verte (l'absinthe) qu'il consume sa jeunesse. Comme tant d'artistes de sa génération, il est contaminé par la syphilis et de plus en plus souvent il est sujet à de graves crises qui le terrassent.

 

    Celui qui était en train de devenir un des grands peintres de sa génération et dont l'avenir était béni des muses doit être interné à l'asile de Villejuif.

     C'est après une crise terrible au cours de laquelle il tente de tuer sa mère qu'il est emmené, sous camisole, loin de Montmartre. Il mourra parmi les fous, à lâge de 33 ans.

 

Georges Bottini. Grand peintre méconnu de Montmartre.
Georges Bottini. Grand peintre méconnu de Montmartre.

     Il y a en lui quelque chose de rimbaldien, un désir de brûler sa vie, de créer avec intensité et audace.... 

Ce grand peintre méconnu reviendra un jour dans la lumière, avec sa fièvre et son énergie, frottées l'une à l'autre comme des silex.

Georges Bottini. Grand peintre méconnu de Montmartre.Georges Bottini. Grand peintre méconnu de Montmartre.
Georges Bottini. Grand peintre méconnu de Montmartre.Georges Bottini. Grand peintre méconnu de Montmartre.

Pierre, un authentique Montmartrois m'a envoyé cet article du critique Alexandre sur Bottini. Il me semble juste, à la fois amical, presque tendre, et lucide sur les qualités du peintre. 

 

     C'est encore Pierre qui m'informe que la mère de Bottini est morte "dans le plus grand dénuement, le 14 février 1931, à l'hôpital de Villejuif, soit au même endroit que son fils".

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

    Il n'est pas né sur la Butte mais il y a vécu l'essentiel de sa vie (plus de 40 années!).

Il ne la quittera qu'après son attaque cérébrale de 1934. Il sera alors recueilli par une vieille dame qui l'héberge dans une chambre minuscule mise à sa disposition rue des Couronnes. C'est là qu'il rendit l'âme un soir de décembre 1938.

    C'est une partie de l'âme de Montmartre, libertaire, artiste, insolente, généreuse, qui s'envolait avec elle... (et qui n'est jamais revenue)

 

     C'est aussi un créateur qui sans le savoir fut un des annonciateurs de la Bande Dessinée et de la fameuse ligne claire qu'illustrera Hergé.

 

     Georges Delaw a vu le jour à Sedan en 1871, année de la fameuse bataille qui signa l'arrêt de mort du Second Empire. Son père Jean Hubert Deleau est tenancier d'un café, ayant épousé la fille du tenancier, grand-père maternel de Delaw qui possèdait en outre un moulin à Herbeumont en Belgique...

     Il y avait donc quelque chose de prédestiné dans cette familiarité avec un moulin et un bistro!

    Montmartre se dessinait à l'horizon!

 

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

      De son enfance heureuse, il parlera en écrivant un long poème, pendant les derniers mois de sa vie : "Le Beau Voyage". Alité et souffrant, à demi paralysé, il utilisera la main gauche pour le rédiger. Il y évoquera ses Ardennes aimées et ses habitants.

 

 

Jules Depaquit. "maire et dictateur de la Commune Libre de Montmartre".

Jules Depaquit. "maire et dictateur de la Commune Libre de Montmartre".

    Pendant ses études sedanaises, il a pour camarade un certain Jules Depaquit, de deux ans son aîné, au collège Turenne. Il partage avec lui le goût du dessin et de la caricature et participe à un journal qui déjà s'appelle "Le blagueur"!

 

     C'est avec lui, futur maire de la commune libre de Montmartre qu'il vient à Paris et habite sur la place Ravignan (aujourd'hui Emile Goudeau), face au Bateau-Lavoir, à l'hôtel du Poirier.

 

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

     Les chambres y sont bon marché et la Bohême apprécie cet endroit au cœur du Montmartre libre et artiste.

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

     Aussitôt il fréquente le Chat Noir de Bruant. Il y crée des pièces pour le théâtre d'ombres alors très apprécié et dont le musée de Montmartre conserve quelques silhouettes remarquables d'Henri rivière.

 

     Il participe à différents journaux humoristiques et il modifie son nom dont "leau" devient "law" ce qui lui donne un petit air british alors à la mode!

 

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

     Après avoir séjourné deux années place Ravignan, il loue une maisonnette perchée en haut de la rue du Mont-Cenis, connue, à tort ou à raison, pour avoir été celle de Mimi Pinson.

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

     Il apprécie son côté villageois et lui donne un aspect ardennais avec des meubles de sa région et une décoration rustique.

Il aime aller, à moins de cent mètres de là, au restaurant Bouscarat, repaire de peintres et de poètes qu'il avait connu à son arrivée sur la Butte comme modeste épicerie de village.

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

     Il est aussi un des plus fidèles piliers du Lapin Agile et de ses soirées de chants et de poésie, cocktail d'anarchie et d'ironie. Il y vient avec sa pipe, fidèle compagne qui ne le quittera que lorsqu'il la cassera en 1938. Son chien Jap fait partie de la fête. Pendant des années, ils sont inséparables aussi bien au cabaret que dans les rues de la Butte. 

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

     Delaw n'est pas fait pour l'humour mordant ou la violence. Il n'a pas d'ennemis et la bande du Lapin l'aime malgré ce qu'il y a de lisse et d'impénétrable en lui. C'est Carco qui en parle le mieux : "Les poèmes en prose de ce charmant artiste, ses dessins, ses propos, tout l'opposait à nous et il n'était pas jusqu'à son chien et ses souliers ferrés qui ne nous proposassent l'exemple d'une autre vie".

 

     Voilà! le mot est lâché! "Charmant"! Comme il détonne dans ce milieu de caricaturistes, de bouffeurs de bourgeois, de combattants de l'art! On le retrouve sous la plume de plusieurs témoins ou acteurs de cette époque. Le charmant Delaw! Solitaire, différent, sans passion féminine tapageuse! 

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

     Est-ce parce qu'il a aimé écrire pour les enfants qu'on l'a édulcoré de cette façon? Son livre "Les premières années de collège d'Isidore Torticolle" ne mérite pas ce terme de charmant. Il dépeint sans complaisance le milieu quasi militaire de l'école du début du siècle. Isidore, son petit héros s'y débrouille comme il peut, avec son allure qui annonce le Petit Prince!

 

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

     Quand éclate la guerre, il est à Verdun lors des premiers bombardements. Il revient à Paris où il est affecté. Le pacifiste est horrifié par tout ce qu'il apprend des atrocités et de la boucherie des tranchées. Il se protège par l'imagination et les dessins qu'il crayonne.

Dans les années 20, il va habiter 20 rue Durantin.  Il dessine alors pour les autres, pour les écrivains et poètes qu'il admire...

 

     Francis Jammes bien sûr, celui qui lui ressemble le plus, Anatole France, Jules Renard, sans oublier l'illustre ancêtre, Charles Perrault...

 

    C'est cependant son travail pour les journaux qui lui permet de gagner tant bien que mal sa vie. Il collabore toute sa vie à certains d'entre eux comme le Rire ou le Sourire.

 

Une caricature qui rejoint notre réalité! La Grande Bretagne et sa peur du tunnel! Le Brexit est annoncé!

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

- Cette soirée et véritablement étouffante!

- En effet! Le pianiste serait bien aimable de renouveler l'air!

     Son style est marqué par plusieurs influences revendiquées, parmi lesquelles le fauvisme, les nabis ( Il connaît Valloton qu'il fréquente au Chat Noir), le Japonisme... Sans doute aurait-il été un peintre de grand talent s'il avait eu assez confiance en lui et n'avait pas été impressionné par des artistes avec lesquels il ne se sentait pas capable de rivaliser....

                                                                Félix Valloton

     Il occupe un bel atelier sous verrière, 20 rue Durantin. C'est là qu'il fait le portrait de Francis Jammes et qu'il dessine les cartons qu'il utilisera pour décorer la maison d'Arsène Alexandre place Ravignan, celle d'Edmond Rostand (Arnaga) qui dira  que "sa grâce et sa fantaisie sont uniques"

 

     Il exécute également des décors pour le théâtre (pour Dullin notamment) et des tableaux pour les Folies Bergères...

     Par malheur la quasi totalité de ses toiles a disparu. Il y a bien eu, il y a quelques mois une vente aux enchères d'une œuvre peinte dans la petite maison du Mont-Cenis, mais qui fait penser à ses dessins pour illustrés...

 

     Peut-être est-ce l'apparente banalité de son existence, vouée à l'amitié comme à un caractère paisible et peu opportuniste qui expliquent l'effacement de cet artiste?

    Après une congestion cérébrale, il perd son autonomie et, sans fortune, doit faire appel à l'affection de la mère de sa filleule, Madame Millot pour trouver le refuge de la rue des Couronnes et une assistance fidèle. 

Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.
Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.Georges Delaw. Un authentique artiste de Montmartre.

     Ses amis sont présents et lui apportent une aide matérielle qui lui permet pendant ses derniers mois, de s'évader dans les souvenirs et évoquer sa chère région.

 

Il meurt le 8 décembre 1938. André Billy l'évoque dans le Figaro Littéraire :

"Le charmant Georges Delaw, après une carrière montmartroise laborieusement et gaiement remplie est mort après plusieurs années de souffrance..."

Le charmant!

Encore une fois!

Et quel compliment vipérin que cette carrière "laborieusement" remplie!

 

André Fage et Delaw (1906)

André Fage et Delaw (1906)

     Sans doute n'a t-il pas vu l'essentiel : le grand talent sans forfanterie d'un artiste qui aimait les gens et qui était bon.

   C'est Louis Nucéra qui lui rendra justice :

"Georges Delaw avait des anges dans le cœur".

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places., #album
Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

Miss.Tic rue Véron.

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

20 novembre glacé rue Utrillo.

J'ai commencé à prendre ces photos à mon retour d'Oléron, le 20 novembre.

Saison grise où l'hiver pousse ses hallebardes mais où parfois le soleil résiste, avec ses oriflammes et ses touches de peinture, jaunes comme les tournesols de Van Gogh ou les feuilles du Gingko dans le square Louise Michel.

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

21 novembre place de Clichy. Cette même femme aux chaussettes roses, depuis des années au même endroit avec sa vie dans des sacs poubelles...

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

22 novembre, square Louise Michel. Deux amies au soleil.

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23 novembre. Square Louise Michel. Têtes qui roulent...

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

24 novembre. Square Louise Michel. Le soleil du Gingko.

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25 novembre. Rue du Cardinal Guibert. Elégance des chevaux...

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26 novembre. Escaliers du Sacré-Coeur. Chevelure peinte par Van Gogh...

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27 novembre. Parvis du Sacré-Coeur. Danse dans le ciel gris.

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

28 novembre. Rue du Calvaire. Guitare rouge.

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28 novembre.. six chevaux rue du cardinal Guibert...

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

29 novembre. La nuit tombe... un dernier rayon de soleil square Louise Michel... le chat noir s'électrise....

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.
Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

30 novembre, dernier jour du mois des morts. Cimetière Montmartre.

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.
Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.
Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, la neige est venue pour annoncer Noël!

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

1er décembre. Avenue de Clichy. Le plus vieux métier du monde ou Le plus triste...?

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2 décembre. Depuis ma fenêtre en pensant à mon frère Jean-Loup qui peignait les toits de Paris.

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

3 décembre. Parler avec les mains au-dessus de l'échiquier des bouteilles.

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

4 décembre. Bisou au sommet sous les bonnets

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5 décembre. La dame aux pigeons. Square Louise Michel.

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6 décembre. La saison des corbeaux. Square Louise Michel.

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7 décembre. Réincarnation de Dali? Place du Tertre.

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8 décembre. La nuit tombe. Place Clément.

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9 décembre. Rue du Cardinal Dubois. Le guetteur.

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10 décembre. Arbre. Square Louise Michel.

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11 décembre. Rue Gabrielle.

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12 décembre. Le Sacré-Coeur a le blues! Il paraît que c'est en hommage à Johnny enterré à Saint Bart....

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13 décembre. La tour Eiffel vue de Montmartre  (la rue du Cardinal Guibert).

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14 décembre. Le père Noël sur 2 chevaux, en attendant les rennes!

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15 décembre. Rayons du soir entre les branches.

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16 décembre. Sur les marches du Sacré-Coeur. 

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17 décembre. Reflet dans le velux. Rue Muller.

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18 décembre. Square Louise Michel. Ambiance hivernale..

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19 décembre. Coucher de soleil rue Foyatier.

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20 décembre. Etat d'urgence dans le square Louise Michel. Il y a de la drague dans l'air!

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21 décembre. Parapluie pour Paris-pluie!

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23 décembre. Chipie, la chatte libre du square, se met à l'abri!

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24 décembre. Guitariste rue du Calvaire (la bien nommée!)

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25 décembre. Pattes et pas précautionneux dans les escaliers de la rue Paul Albert.

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26 décembre. Rue Androuet. Miss.Tic. Clin d'oeil à Godard : Ana Karina "Je ne suis pas infâme, je suis une femme!" 

 

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

27 décembre. Soir glacé. A travers les branches dans le square Nadar.

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.
Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

28 décembre. La statue vivante. Escaliers du Sacré-Coeur

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

29 décembre. L'Elysée Montmartre. Un pâle rayon après la pluie glaçante.

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.
Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

30 décembre. Square Louise Michel. Certains s'ancrent l'un à l'autre pour faire face à la tempête, les autres risquent de s'envoler..... 

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.
Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

31 décembre. Passage des Abbesses.

Un précieux conseil est gravé sur les contremarches, pour ce dernier soir de 2017 et pour tous les jours de 2018!

 

Montmartre. Photos de novembre et décembre 2017 au jour le jour.

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Publié le par chriswac
Rue Androuet. Jacques Servoz. Christ couronné d'épines.
Rue Androuet. Jacques Servoz. Christ couronné d'épines.

La rue Androuet qui relie la rue des trois Frères et la rue Berthe réserve toujours des surprises. Elle est une exposition en plein air d'œuvres qui sont selon la définition littérale des manifestations du Street Art...

Hommage au Christ Jaune de Gauguin

Hommage au Christ Jaune de Gauguin

Nous y avons rencontré à plusieurs reprises Jacques Servoz, un peintre aux vigoureuses compositions qui rappellent Rouault et les traits s'encre noire comme le plomb qui entoure le verre aux franches couleurs des  vitraux.... 

Rue Androuet. Jacques Servoz. Christ couronné d'épines.

Le fauvisme, Pont Aven, Gauguin, Basquiat ont fécondé l'art engagé de cet artiste qui va à la rencontre des passants et des touristes....

Rue Androuet. Jacques Servoz. Christ couronné d'épines.

Le jour de Noël 2017, je suis passé dans la rue et j'ai été arrêté par les grands visages colorés du Christ.

 

     Noël! Un enfant dans une crèche, un bœuf et un âne, des anges qui chantent dans le ciel. Me sont revenus les souvenirs d'enfance, les santons de Provence dans la cheminée de mes grands-parents, les flammes des bougies, la messe de minuit et le retour délicieux dans la chaleur de la grande maison où fumait déjà le chocolat crémeux à côté de l'orange et des papillotes...

 

Comme il m'eût été impossible de penser ce jour-là à la mort de l'enfant que protégeait le regard de ses parents et celui des animaux paisibles dont le souffle posait une buée de tendresse sur la paille.

Rue Androuet. Jacques Servoz. Christ couronné d'épines.

Aujourd'hui François, le pape qui porte le nom de l'homme qui parlait aux animaux et qui ouvrait son cœur aux plus pauvres et aux plus délaissés, a dit qu'il voyait l'enfant de la crèche dans ceux qu'il avait rencontrés en Syrie, en Birmanie, au Soudan... partout où les hommes étaient victimes de la folie de leurs semblables, de leurs guerres, de leur fanatisme...

Rue Androuet. Jacques Servoz. Christ couronné d'épines.

Alors nul doute, le nouveau-né dans son étable de Bethleem et le visage humilié de la rue Androuet sont un seul et même homme. 

Rue Androuet. Jacques Servoz. Christ couronné d'épines.

C'est ce visage dont un œil paraît barré d'une croix qui est en fait un oiseau noir, aux ailes mazoutées de sang, ce visage est un appel à l'humanité : "Frères humains qui après moi vivez"...

Rue Androuet. Jacques Servoz. Christ couronné d'épines.

Il dit la violence, la torture, l'humiliation... mais il est droit, il ne penche pas sous les épines... il a confiance malgré tout....

Peut-être croit-il en la résurrection comme les réfugiés croient en la fraternité des hommes?

Rue Androuet. Jacques Servoz. Christ couronné d'épines.

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Publié le par Christian Wacrenier
Publié dans : #POEMES

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités, #MONTMARTRE. Rues et places.
Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

     C'est le plus charmant hôtel de la rue qui en compte plusieurs. Il est harmonieux et ressemble à un château de contes de fées. C'est l'hôtel de la grande tragédienne du début du XIXème siècle : Mademoiselle Duchesnois (1777-1835).

 

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

     Quelle rue que cette rue de la Tour des Dames où vécurent tant de gloires du XIXème siècle et où, au 1, au 3 et au 9 vécurent trois des acteurs les plus fameux du Théâtre Français : Mademoiselle  Mars, Mademoiselle Duchesnois et Talma!

Et que dire, à quelques mètres de là, rue La Rochefoucaud de la maison, devenue musée, de Gustave Moreau, le peintre du rêve et du mystère?

 

Mademoiselle George (Baron Gérard)

Mademoiselle George (Baron Gérard)

Saint Saulve. Une rue porte son nom de tragédienne.

Saint Saulve. Une rue porte son nom de tragédienne.

     Catherine Joséphine Duchesnois est née en 1777 à Saint-Saulve près de Valenciennes où son père est aubergiste.

Elle occupe de petits empois de couturière et de servante avant de découvrir le théâtre en jouant dans une troupe locale. Elle a vingt ans et c'est le coup de foudre.

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

     Elle vient à Paris où elle suit les cours de Florence, un acteur de la comédie Française qui ne l'encourage pas car elle manque de charme, elle est hommasse et ingrate selon ses détracteurs.

Elle est cependant engagée à l'essai pour quelques mois à la Comédie Française.

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

    Et voilà qu'après des prestations tièdes et sans génie, elle interprète Phèdre et déclenche un tel enthousiasme que peu de temps après elle est engagée et devient sociétaire.

     Phèdre restera son rôle de prédilection et les spectateurs qui ont pu la voir en ont parlé avec des tremblements dans la voix! .... Et chaque fois que la pièce de Racine sera programmée, ce sera à guichets fermés!

Mademoiselle George.

Mademoiselle George.

     Les mauvaises langues ont prétendu que la promotion de Mademoiselle Duchesnois n'était pas due à son seul talent mais aussi à l'influence de Joséphine de Beauharnais qui, mécontente de la relation qu'avait nouée son empereur de mari avec une autre actrice de la Comédie Française, Mademoiselle George, avait tenu à lui donner une rivale de talent...

Mademoiselle George. Héliogravure d'après Gérard.

Mademoiselle George. Héliogravure d'après Gérard.

     D'autres mauvaises langues (espèce invasive) affirment que l'Impératrice eut à s'en mordre les doigts (modérément) car Mademoiselle Duchesnois ne laissa pas l'empereur  indifférent et eut avec lui deux ou trois rendez-vous galants.

     La rivalité entre les deux actrices qui avaient des partisans tapageurs (les Georgiens pour l'une, les Circassiens pour l'autre) donnait du piment aux représentations. 

     Mademoiselle George, belle et sensuelle possédait plus d'atouts que sa "collègue". Elle était soutenue par Napoléon qui la préférait malgré tout à la Duchesnois; elle était également soutenue par une actrice de talent, femme d'influence, Mademoiselle Raucourt, amoureuse de la diva. Mademoiselle Raucourt était une lesbienne qui ne craignait pas de vivre son homosexualité, librement. 

 

    Le départ de Mademoiselle George pour la Russie où elle connaîtra un succès extraordinaire,  va mettre fin aux hostilités et laisser la place libre à Mademoiselle Duchesnois qui règne pendant des années sur la scène du Théâtre Français

 

     Bien qu'elle soit curieuse de la littérature de son temps et reçoive dans son salon les plus célèbres écrivains, comme Victor Hugo, Mademoiselle Duchesnois n'est pas passionnée par le théâtre romantique. Elle crée quelques pièces de ses contemporains mais c'est toujours Racine qui lui procure ses plus grands succès.

 

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

     C'est en 1822, alors qu'elle a 45 ans qu'elle achète l'hôtel de la rue de la Tour des Dames. Ce petit château original a été construit en 1820 par un spéculateur notoire, le receveur Lapeyrière. Il est l'œuvre de l'architecte Auguste Constantin et il est considéré comme une des plus belles réalisations de l'architecture de la Restauration.

L'architecte Auguste Constantin (Fragonard).

L'architecte Auguste Constantin (Fragonard).

     Auguste Constantin (1790-1842) est associé avec Lapeyrière au lotissement du quartier Saint-Georges. Elève de Percier (auteur avec Fontaine qui a sa rue non loin de là, de l'arc de triomphe du Carrousel) il est aussi l'architecte du 7 rue de la tour des Dames.

 

Facade sur jardin

Facade sur jardin

     L'hôtel est élégant et romantique avec sa façade sur jardin et son avant-corps qui rythme le bâtiment. Sur rue la réussite est évidente. La façade concave est précédée d'une cour en hémicycle, ce qui lui donne son allure de petit château romantique. 

 

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

Le portail est en pierres et prend l'allure d'un arc de triomphe miniature.

L'intérieur est richement décoré. Malheureusement l'hôtel ne se visite pas. Il appartient à des particuliers qui veillent sur lui jalousement. 

 

 

 

Plafond du salon.

Plafond du salon.

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.
Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

    Mademoiselle Duchesnois habite pendant une dizaine d'années dans cette maison qu'elle aime et où elle reçoit artistes et romanciers.

Sa vie sentimentale n'est pas marquée par de grands éclats bien qu'elle eût mis au monde trois enfants de géniteurs différents sans jamais éprouver la nécessité de se marier.

Les zouaves à Philippeville;

Les zouaves à Philippeville;

    Son premier garçon, Henri Raffin Duchesnois passe pour être le fruit d'un amour passager avec un homme aux mains caressantes, un harpiste talentueux. Mais quelques fins limiers en font le fils du général Savary, duc de Rovigo, qui le protégea quand il servit sous ses ordres en Algérie. Ce qui ne lui évita pas d'être attaqué par de vilains virus et de mourir en 1839 à Philippeville.

Bône. Aujourd'hui Annaba.

Bône. Aujourd'hui Annaba.

    Son deuxième garçon, Anatole Raffin Duchesnois a pour père le marquis Anatole de la Woëstrine et il est mort lui aussi en Algérie, à Bône (aujourd'hui Annaba) en 1850.

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

    Une fille enfin échappa grâce à son sexe à l'aventure algérienne. Elle s'appelait Rosamonde Joséphine Gélinet, son père, le commandant Gélinet l'ayant reconnue et aimée.

Buste de Joséphine Duchesnois

Buste de Joséphine Duchesnois

Avec le temps, va, tout s'en va... le talent aussi quelquefois...

Voici ce que dit Etienne de Lamothe Langon au sujet de la grande actrice :

" Ses qualités disparaissent et ses défauts augmentent. Ses forces qui s'épuisent, sa déclamation toute de l'ancienne école, sa haine pour la tragédie romantique nuisent à ses qualités."

 

En 1833, Mademoiselle Duchesnois quitte le théâtre.  Décision difficile car il est sa vie et sa respiration. Elle trouve quelque consolation dans la religion.  Mais comme la bougie qui s'éteint sur la scène, marquant la fin du dernier acte, elle s'éteint à son tour en 1835.

Elle est enterrée au père Lachaise.

 

Sa commune natale, Saint-Saulve éleva à sa mémoire un premier monument qui fut détruit par les Allemands en 1914.

 

Un deuxième monument le remplaça après la première guerre mais il fut à son tour détruit pour être fondu pendant l'occupation...

 

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

     Il n'y eut pas de troisième monument et il n'y en aura sans doute jamais. Il ne nous reste que l'hôtel de la tour des Dames où, certains soirs, le passant romantique, entend une voix douce et forte à la fois dire des vers de Racine....

... les plus beaux vers de notre langue

...Les vers que mademoiselle Duchesnois ne cesse de chanter  car comme chacun sait, la voix ne s'enterre pas....

Elle vole librement rue de la Tour des Dames où elle se mêle à celles de Talma et de Mademoiselle Mars....

Répétition avec Mademoiselle Duchesnois et Talma...

Répétition avec Mademoiselle Duchesnois et Talma...

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

"Est-ce un malheur si grand que de cesser de vivre?"

(Phèdre)

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Publié le par chriswac
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17-19 rue Chaptal.

17-19 rue Chaptal.

     Après  Gainsbourg et Xenakis, c'est encore la musique qui est à l'honneur dans la rue Chaptal.

    En effet, c'est au 17 que vécut un violoniste qui fut considéré comme un des plus virtuoses de son époque.

 

Henri Vieuxtemps par Barthélémy Vieillevoye (1828)

Henri Vieuxtemps par Barthélémy Vieillevoye (1828)

    Il s'agit du Belge Henri Vieuxtemps (1820-1881). Interprète prodige, il fut comme Mozart, exhibé dès l'âge de 6 ans dans des concerts où la bonne société venait applaudir un phénomène. 

     Sa virtuosité qui le fit comparer à Paganini, lui fut préjudiciable, comme à ce dernier, car on oublia que le musicien fut aussi un compositeur, ami de Schuman, admiré de Berlioz.

Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.

     Après une attaque qui le laissa en partie paralysé, il passa les dernières années de sa vie à Paris.

Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.

     L'immeuble est inscrit sur le plan de protection patrimoniale. Sa façade dissimule un hôtel particulier dont les jardins donnent sur la rue Henner.

 

Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.

     Nous y rencontrons une poétesse qui fut aimée de Charles Cros et qui y tenait un salon littéraire, un des plus brillants de Paris.

     Il s'agit de Nina de Callias (1843-1884). Elle serait sans doute oubliée aujourd'hui si Manet ne l'avait peinte. Elle est la célèbre "Dame aux éventails" aujourd'hui au musée d'Orsay.

Charles Cros.

Charles Cros.

    Elle eut pour amant le poète Charles Cros à qui elle inspira quelques poèmes de son recueil "Le coffret de Santal"....

..."L'odeur de tes cheveux, la blancheur de tes dents,

Tes souples soubresauts et tes soupirs grondants,

Tes baisers inquiets de lionne joueuse

 

M'ont, à la fois, donné la peur et le désir

De voir finir, après l'éblouissant plaisir,

Par l'éternelle mort, la nuit tumultueuse." 

Cité Chaptal

Cité Chaptal

     Au 20 s'ouvre la cité Chaptal où habitait Fréhel l'année où elle offrit un verre à l'écolier Gainsbourg rencontré à la sortie de l'école. La voie est étroite et éclairée par la façade peinte en jaune de l'International Visual Théâtre, créé en 1976 et installé depuis 2004 au 7 cité Chaptal.

Emmanuelle Laborit (photo Pélerin magazine)

Emmanuelle Laborit (photo Pélerin magazine)

     C'est un haut lieu de culture et de rencontres dédié au langage des signes et au spectacle. Il est dirigé par Emmanuelle Laborit, la bouleversante interprète des "Enfants du Silence".  

 

 

Le Grand Guignol 1947

Le Grand Guignol 1947

     Ce théâtre à l'abri du tumulte et qui laisse libre cours à l'énergie créatrice abrita une des salles les plus tapageuses et les plus sanglantes de Paris : Le Grand Guignol ... qui donna son nom à un genre de spectacle arrosé à l'hémoglobine

 

 

    C'est en 1897 qu'il ouvrit ses portes grinçantes... dans une chapelle qui avait été transformée en atelier par le peintre Rochegrosse.

     Les auteurs des pièces qui y sont jouées sont souvent des écrivains de grand talent comme Jean Lorrain ou Courteline. A la fin du siècle, pour attirer un plus grand public, la mise en scène macabre prend le dessus sur le texte. L'auteur le plus prolifique est alors André de Lorde surnommé "le prince de l'épouvante".

Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.

     Les sujets de prédilection sont les rapports entre soignants et malades, dans des asiles psychiatriques. 

     Dans les années 30, le cinéma d'horreur concurrence le Grand Guignol qui bat de l'aile et il faut attendre l'après guerre pour que de nouveaux auteurs comme Frédéric Dard lui redonne un peu de sang frais! 

 

Mais ce ne sera pas suffisant et malgré quelques réussites et la prestation d'acteurs talentueux comme Roger Hanin ou Judith Magre, le théâtre ferme ses portes en 1963....

Rochegrosse dans son atelier.

Rochegrosse dans son atelier.

    Nous avons vu que le Grand Guignol s'était installé dans l'atelier de Rochegrosse, un peintre qu'il convient de mentionner maintenant...

Rochegrosse (1859-1938) commença sa carrière de peintre en réalisant des scènes historiques avant de rejoindre le symbolisme...

 

     Il tomba amoureux de l'Algérie où il rencontra sa femme et où il vécut juqu'à sa mort après avoir quitté la rue Chaptal. Sa dernière période le classe alors parmi les peintres orientalistes.

 

Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.

     Parmi les immeubles de la Cité, le 4 bis actuel mérite notre attention. C'est un bel hôtel de la première moitié du XIXème siècle qui donne une idée de ce qu'était la rue lors de sa création, quand le quartier se targuait d'être "la Nouvelle Athènes" et qu'il était loti d'hôtels particuliers et de jardins.

Le 21

Le 21

     Au 21, le linteau garde mémoire d'un laboratoire pharmaceutique comme il y en avait de nombreux à Paris. Des pharmaciens-Tournesol mettaient au point des remèdes qu'ils commercialisaient.

Scientia connut de nombreux succès avec des médicaments contre la décalcification, d'autres à base d'huile de foie de morue (oh l'horrible souvenir!) et d'autres enfin survitaminés... Il ne ferma ses portes qu'au milieu du XXème siècle et seul le linteau parle encore de lui...

 

Le 22

Le 22

Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.

     Le 22 abrite une galerie d'art de renom : "La Nouvelle Athènes". L'architecte de l'immeuble est Emile Hennequet, assez théâtral dans son style post haussmannien. Nous l'avons déjà rencontré avenue Trudaine où il signa dans la pierre plusieurs numéros.

Le 24

Le 24

Le 24

Le 24

     Bien différent des hôtels de la Nouvelle Athènes, le 24 est un bel exemple de l'architecture du début du XXème siècle, avec ses larges baies, sa pierre blonde et ses décorations inventives, fleurs, visages, bouc....

 

Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.

     Il est dû à l'architecte Henri Petit (1856-1926) que nous avons déjà rencontré au début de la rue. Nous avons vu qu'il était, lui aussi, amoureux de l'Algérie où il conçut de nombreux bâtiments dans le style qu'on a qualifié de "mauresque". Une de ses réussites est la Grande Poste d'Alger.

 

Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.

     Le 26 est un bel immeuble qui comme beaucoup d'autres dans le quartier s'est édifié sur les jardins d'un hôtel particulier (hôtel de Serigny) plus ancien que ceux de l'époque romantique puisqu'il date de 1780.

 

Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.
Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.

     Il a été remanié, restructuré au XIXème. La plupart de ses décors et de ses stucs ont été ratiboisés. Seul subsiste celui du grand salon, somptueux, avec ses quatre saisons peintes par Claude Bourgonnier.

 

    Claude Bourgonnier (1860-1921) qui étudia avec Cabanel et Millet fut influencé d'abord par l'impressionnisme avant de préférer le symbolisme décoratif de se consacrer essentiellement à la peinture de fresques dans des hôtels particuliers et des bâtiments publics.

 

 

     Aujourd'hui l'hôtel est un lieu de calme et de culture puisqu'il abrite la bibliothèque Chaptal.

 

Les habitants du 26 aiment leur refuge et y entretiennent amoureusement les plates bandes... 

Le 27

Le 27

     Le 27 est encore un immeuble qui a été construit sur les jardins, à la fin du XIXème siècle. Son architecte, Eugène Blanchet a fait graver son nom sur la façade.

Le 32

Le 32

Rue Chaptal. 2ème partie. Du 17 au 33.

    Le 32 n'a pas l'honneur d'exister entre le 30 et le 34 où il s'est perdu!  C'était une pension connue sous le nom d'Institution Landry dont on se rappelle le nom pour la seule raison qu'elle eut pendant neuf ans un illustre pensionnaire : Paul Verlaine.

 

     Ses parents habitaient alors rue Truffaut (28).

     Le poète parlera de son école dans "Mes prisons" :

"Une grille monumentale sur une cour pavée, menait au réfectoire de la pension."

"Tout cela a disparu pour faire place, bien entendu, à de belles maisons de rapport."

"C'était là qu'il y a trop longtemps, je commençais mes études après avoir achevé d'apprendre à lire, à écrire, à compter (mal), dans la petite classe élémentaire."

 

Angle de la rue Chaptal avec la rue Blanche.

Angle de la rue Chaptal avec la rue Blanche.

     C'est à Montmartre, rue Nicolet qu'il vivra, jeune adulte, avec sa femme Mathilde et son fils Georges.

Mais c'est une autre histoire.... soudain illuminée et bouleversée par une météorite nommée Rimbaud. 

 

34 Le Dit Vin

34 Le Dit Vin

     Nous arrivons rue Blanche et passons devant un café qui rend hommage par un jeu de mot au vin boisson des dieux....

     Alors, non loin de la vigne de Montmartre, comment ne pas citer quelques vers du poème "Vendanges" de Verlaine?

 

"Frère du sang de la vigne rose,

Frère du vin de la veine noire,

O vin, O sang, c'est l'apothéose!

Chantez, pleurez, chassez la mémoire

Et chassez l'âme et jusqu'aux ténèbres

Magnétisez nos pauvres vertèbres."

 

 

 

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